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Consentement

RCF,  - Modifié le 23 janvier 2020
​Consentement, c’est un mot qui fait en ce moment débat, un mot, un concept beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît.
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Qu’est-exactement que « consentir » et d’où vient ce mot, même si on en reconnaît confusément les éléments constituants ?

Il faut remonter en réalité au verbe latin sentire, percevoir par les sens, mais aussi par l’intelligence. Et sur cette racine se sont développés énormément de mots, comme senteur, sentinelle, celui qui est chargé de percevoir avant les autres, ou encore sentiment, et donc consentir du verbe latin consentire, en partant de sentire, avoir une opinion, que l’on partage avec quelqu’un, avec l’ajout du préfixe cum, avec. C’est au Xe siècle que consentir entre en langue française et au XIIe siècle qu’on atteste du mot qui en dérive, le consentement, d’abord défini comme acquiescement à quelque chose puis chez Calvin en 1541, assimilé à la concordance des opinions.

Et puis plus tard vient un sens juridique précis, un accord donné à un acte légal. Et je vais partir de l’exemple donné par un extrait du code civil de 1804 que je trouve éloquent. Voilà ce cas très concret : « L’un des voisins ne peut, sans le consentement de l’autre, pratiquer dans le mur mitoyen aucune fenêtre ou ouverture ». À y bien réfléchir, si le voisin – je précise que ce n’est pas mon cas – est quelqu’un qui me fait un peu peur, que je suis moi-même de tempérament craintif, je n’ose pas lui refuser s’il est insistant de pratiquer une fenêtre dans ce mur mitoyen donnant sur mon jardin.

Et voilà comment, selon la formule en page 2 de La Croix du 22 janvier, on peut dire que ce terme est ambivalent, et je le cite « Consentir, ce n’est pas adhérer de façon franche, mais plutôt dire oui du bout des lèvres ». Ainsi, voilà comment on peut dire paradoxalement, « j’y consens malgré moi ».

STÉPHANIE :  EN FAIT CONSENTIR N’EST PAS AGRÉER PLEINEMENT.

En fait consentir n'est pas agréer pleinement, puisque on donne même parfois en équivalent, souffrir dans des phrases comme « il me faut souffrir sa présence ». Pour éviter d’évoquer le sujet douloureux du consentement soulevé par Vanessa Springora, imaginez que vous me demandiez de vous prêter mon plus ancien dictionnaire, très fragile. J’y consentirai… mais je souffrirai mille morts tant qu’il ne sera pas revenu sur son étagère. Mon consentement n’était pas vraiment consenti ! Rendez-moi mon dictionnaire Stéphanie ! 
 
 

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