La métropole européenne de Lille prend en chasse les fuites d'eau en installant depuis la
semaine dernière, 5000 sondes sur tout le réseau de canalisations de la MEL. À quoi
servent-elles ? Comment ça marche ? Interview de Jean-Philippe Messerig, directeur
général de la société Iléo.
Nous parlons depuis le centre de surveillance des canalisations du réseau d'eau potable
de la MEL, 5000 nouvelles sondes sont en train d'être déployées sur les 18 prochains
mois sur le réseau de la MEL, qu'est-ce que ça va changer concrètement ?
Ces sondes vont nous permettre d'intervenir beaucoup plus rapidement et de nous faire gagner
en réactivité en nous envoyant presque en temps réel des alertes sur la suspicion de fuite.
Par ailleurs, elles vont coupler et additionner leurs effets avec le système déjà en place. Une
instrumentation existe déjà, cela s’appelle la sectorisation. Cette sectorisation par quartier nous
renvoie déjà des informations. C'est grâce à ce système précédent que nous avons pu
gagner énormément en rendement de réseau et en économie d’eau. L'addition des deux va
nous faire gagner non seulement en réactivité mais également précision, puisqu’une sonde est
capable de repérer une fuite dans un rayon de 200 à 250 m. Donc quand une sonde
nous envoie une alerte nous pouvons localiser beaucoup plus précisément.
L’objectif est donc d’économiser l’eau. Combien d’économies vous comptez faire sur les
prochaines années et les prochains mois ?
La métropole européenne nous a fixé un objectif très ambitieux d'économie globale sur 10
années de contrat de 65 millions de mètres cubes, c'est à peu près une année complète de
consommation. Dans ces 65 millions de mètres cubes, les sondes vont compter pour à peu
près 2 millions de mètres cubes par an, c'est-à-dire à peu près 20 millions de mètres cubes. Il
faut savoir que ce n'est pas la seule activité, ce n’est pas le seul matériel que nous avons
déployé, ce n’est pas la seule action que nous avons déployée. Nous allons également nous
concentrer sur les habitudes de consommation, les éco gestes, les sondes sont une partie du
dispositif d'économie d'eau.
Quel âge a le réseau d’eau potable de la MEL ? Est-ce que c’est beaucoup si on le
compare à d’autres villes de France ? Est-ce que vous êtes particulièrement touchés par
ce phénomène et les fuites d’eau ?
Alors le réseau d'eau potable de la MEL est en bon état. Il a à peu près 43 ans d'âge moyen.
Nous réparons 2000 fuites, si je peux comparer par rapport à d'autres réseaux je parle plutôt de
rendement de réseau. Nous avons aujourd'hui un excellent rendement de réseau aux alentours
de 88 % sur un réseau qui fait 4300 km de canalisations donc c'est un très beau score et on va
encore l'améliorer grâce à ce contrat.
Une dernière question, en termes de qualité des sols dans la MEL, on parle souvent de
sols calcaires ou de sols argileux, quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes
exposés ?
Le réseau est un réseau enterré, donc il est naturellement soumis aux vibrations de la
circulation, au mouvement des sols, à la restreinte des argiles et donc ce sont ces mouvements,
ces vibrations qui stressent les canalisations et provoquent des fuites. C'est un phénomène qui
est assez naturel, y sommes-nous plus exposés ici qu'ailleurs ? C'est assez difficile à dire. Le
sol est peut-être un petit peu plus argileux sur certaines zones, mais ce n’est pas le seul facteur.
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