Convention

Ce mot se rattache à un mot latin et, de fait, appartient à une grande famille de mot rassemblés autour d’un verbe qu’on utilise tous les jours…

Eh bien il suffit d’évoquer le verbe « convenir » qui a donc comme substantif y correspondant la convention, pour repérer que tout part du verbe « venir », venire en latin, qui se rattache d’ailleurs à une racine indoeuropéenne, gwem, exprimant le déplacement vers un but.

Et d’évidence sur ce verbe souche, « venire », ont été construits force mots constituant une grande famille, et j’en ai compté ce matin soixante-dix ! Je n’en citerai qu’une quinzaine : advenir, avenir, avènement, aventure, avenue, bienvenue, convenir, contrevenir, événement, inventer, parvenir, prévenir, revenir, souvenir, et bien sûr convenir et convention. Et donc ce verbe convenir, au sens propre, a d’abord signifié en latin « venir ensemble, se réunir » puis a pris  dès le XIIIe siècle le sens d’être approprié à quelque chose : une situation qui convient, aux personnes réunies.

Ce fut aussi au sens concret, un vêtement qui convient à quelqu’un. « Convenir » a aussi dès le XVIIe été synonyme du fait de « tomber d’accord » sur un sujet. Quant au mot « convention », c’est dès 1350 qu’il apparaît désignant d’emblée un accord entre plusieurs parties sur un sujet précis. Il faut attendre 1703, pour qu’il corresponde à « ce qui résulte juridiquement d’un accord réciproque, ». Un peu plus tard, en 1721, voici la convention en tant que quelque chose d’admis « par convention », une orthographe par exemple, ou paf. Parfois même c’est tacite. Par convention avec Stéphanie, je ne joue pas de la guitare dans le studio.

IL Y A LA CONVENTION, CORRESPONDANT À UN ENSEMBLE DE RÈGLES À SUIVRE

Eh bien oui, les conventions collectives, ou la Convention de Genève. Mais là, un autre sens, politique, l’a un peu coloré. Au cours de la Révolution de 1688 en Angleterre puis en 1776 dans ce même pays, le mot « convention » a en effet désigné une assemblée exceptionnelle pour établir une constitution. Et en France ce fut le mot correspondant à l’Assemblée dirigeant la France de 1792 à 1795. On le voit ce mot n’a cessé de prendre de l’ampleur. Tant mieux pour cette convention pour les enfants, une très belle chose.