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Convention citoyenne sur le climat: des propositions trop contraignantes?
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Convention citoyenne sur le climat: des propositions trop contraignantes?

RCF,  -  Modifié le 24 juin 2020
Si certaines propositions de la Convention citoyenne sur le climat sont jugées contraignantes, Johannes Hermann rappelle que devant le chaos écologique, l'inaction n'est pas une option.
DR - Johannes Hermann DR - Johannes Hermann

une transition écologique tranquille

Sans grande surprise, on retrouve de toute façon des propositions assez classiques autour, par exemple, du renforcement de la durabilité des produits, de la lutte contre les logements passoires thermiques, de la réduction du transport routier, etc. Ce qui n’a rien d’étonnant puisque des citoyens ont travaillé aux côtés d’experts, ont consulté la documentation scientifique disponible, dans le but de proposer une série d’aménagements à apporter à notre système économique et social actuel. Le résultat, c’est de l’écologie comme on la pratique depuis 20 ans : technique, contraignante mais pas trop, une écologie qui envisage une transition tranquille, comme si on avait tout notre temps.

 

des propositions jugées liberticides

Mais cela semble assez brutal, donc, pour que certains parlent de propositions liberticides. Le statut même de cette convention avait tout pour susciter ce genre de réaction. C’est un groupe de réflexion analogue à ce dont les élus s’entourent constamment, parce qu’ils ne sont pas omniscients, mais ce côté non élu, permet de l’attaquer sur sa légitimité : "ces gens qu’on ne connaît pas vont nous imposer ceci et cela..." En fait, elle n’impose rien, elle propose. Elle propose des choses très sages. La mesure la plus critiquée, c’est l’inscription dans le préambule de la Constitution d’une sorte d’éco-conditionnalité des droits garantis par cette Constitution. La forme est vague et fourre-tout, et le principal risque est que ça ne provoque des crispations extraordinaires pour pas grand-chose.

Mais qu’est-ce que ça signifie concrètement ? Simplement que pour avoir des droits, il faut être en vie, et qu’on ne doit pas se prévaloir de ses propres droits fondamentaux pour mettre en péril la survie, au sens propre, biologique, des êtres humains concernés, a fortiori de toute la nation. Ce n’est pas un coup d’État vert, c’est juste une trivialité. Les cris d’orfraie suscités par cette mesure et par les autres révèlent le vieux fantasme du Khmer vert / Khmer rouge et l’ancrage de la croyance qu’on peut continuer sans rien changer. Pendant ce temps, il fait 38°C en Sibérie du Nord.

 

L’inaction n’est pas une option

C’est la planète qui est en train de nous punir. On s’inquiète du coût de la transition écologique comme si c’était un surcoût, une dépense facultative. Mais non ! L’autre option, ce n’est pas "on ne fait rien, ça ne coûte rien". C’est la facture du chaos écologique. Ce chaos nous y sommes. L’Arctique se réchauffe avec un siècle d’avance sur les modèles. Ce qui veut dire que des événements violents et imprévisibles comme le coronavirus, l’économie devra en affronter sans cesse ; et ça, on constate qu’elle ne peut pas. Il faut dire, redire et intégrer que l’inaction n’est pas une option.

 

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