"Il y a des choses qu’il faut dire assez clairement. La première, c’est que la transition écologique est avant tout une transition sociale, économique, et un moyen de faire de la justice sociale. Au risque de choquer, la question du prix du carburant fait partie de cette justice sociale. Que cette justice sociale implique un carburant plus cher. Une manière de réaffirmer que la qualité de notre air, la santé de nos enfants est supérieure aux droits de certains à se déplacer. Il y a des mécanismes d’aides qui sont prévus. La transition écologique sera solidaire. La question de l’équité est au cœur des conférences sur le climat. Par contre le fait qu’il y ait eu ces mouvements de violence en France a été perçu comme extrêmement agressif par rapport à l’accord de Paris. Cela veut dire que la France aura pendant un an beaucoup plus d’influence" explique Nicolas Humbert, directeur de l’ONG Green Cross.
"Elle est à haut risque. Il faut mobiliser les financements à la hauteur du réchauffement climatique. Aujourd’hui on atteint péniblement les centaines de millions d’euros ou de dollars au niveau mondial là où il faudrait pour être en phase avec les enjeux sur des mobilisations cent à mille fois plus importantes. On a eu beaucoup d’engagements pris à la COP 21. Et aujourd’hui, ces engagements ne sont pas suivis d’effets. Toute la difficulté aujourd’hui est de passer d’une grande intention globalisée à des petits projets concrets sur lesquels les pays voient l’argent arriver. C’est difficile puisque les pays ont répondu très faiblement à l’invitation des Polonais" ajoute-t-il.
"Tout à fait. 120 ministres cette semaine c’est essentiel. Mais très peu de chefs d’Etat la semaine dernière. Et une mobilisation extrêmement forte du côté des régions, et des villes. Le discours d’Arnold Schwarzenegger a été extrêmement entendu. Il a quelque chose d’assez ambitieux. Ensuite, la France qui a réussi à obtenir l’accord de Paris, aujourd’hui, est plutôt à la traîne" conclut Nicolas Humbert.
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