Réagissant à l’épidémie de coronavirus, le président de la République a dévoilé jeudi soir les nouvelles mesures prises par l’État pour tenter d’enrayer la maladie.
[Dossier] La France face à l'épidémie de coronavirus - Alors que des mesures exceptionnelles ont été annoncées pour lutter contre le coronavirus, RCF vous propose un dossier spécial. Comment continuer à vivre malgré les restrictions imposées par l'État pour lutter contre le coronavirus ? Comment continuer à vivre sa foi alors que les messes et les célébrations ont été interdites ?
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Élections municipales maintenues, incitation au télétravail dans les entreprises, fermeture de toutes les écoles et crèches jusqu’à nouvel ordre… Dans une allocation télévisée particulièrement attendue, le chef de l’État a dévoilé jeudi les mesures prises par les autorités pour tenter de ralentir la propagation du Covid-19. "C’est une crise sans précédent dans notre société moderne. Il fallait prendre des décisions relativement claires. Toute décision est tellement engageante pour la société, que c’était relativement difficile à prendre. Mais il fallait des choses claires. Le ton était correct, l’appel à l’unité nationale me semblait compréhensible" explique Pierre Mathiot, politologue, directeur de Sciences Po Lille, concernant l’allocution d’Emmanuel Macron.
S’agissant de l’union sacrée invoquée par Emmanuel Macron en fin d’intervention, Pierre Mathiot explique qu’elle tiendra en fonction de la durée de la crise. "Tout va dépendre de la durée de l’épidémie. Si les choses deviennent de plus en plus graves, et que le gouvernement et l’État ont du mal à gérer certains points, il est assuré que des voix dissonantes se feront entendre" ajoute le directeur de Sciences Po Lille, qui précise que le chef de l’État a légitimé des décisions non pas parce que des choses se sont passées, mais parce que des choses vont se passer. "C’est aussi relativement original en matière de politique moderne".
Au sujet des élections municipales, dont le premier tour va se tenir dimanche 15 mars prochain, Emmanuel Macron a confirmé qu’elles seraient maintenues. Une décision qui aurait été prise au dernier moment, d’après les observateurs. "Il y a eu des discussions entre deux pôles au sein du gouvernement : le pôle ministère de l’Intérieur favorable au maintien, et le pôle sanitaire qui était contre. Ce sont des décisions extraordinairement difficiles à prendre. Que l’on maintienne ou que l’on reporte, on prend une décision qui va susciter des réactions" lance le politologue.
La principale décision, qui va bouleverser le quotidien des Français et des familles, c’est la fermeture des écoles. Là encore, une décision prise très difficilement en haut lieu. Le matin même, le Premier ministre affirmait le contraire. "J’ai été surpris. On pensait que les choses arriveraient, mais un peu plus tard. Je crois que les spécialistes invités par l’Élysée jeudi matin pour un point de situation ont présenté au président des scenarii possibles, dont celui d’une fermeture anticipée de l’ensemble. C’est plus facile en termes de politique publique de dire que l’on ferme tout en même temps même si sur le plan macro, c’est beaucoup plus difficile à gérer" analyse encore Pierre Mathiot.
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