Pour en parler, Stéphanie Gallet reçoit Augustin de Romanet. Il est le PDG du groupe ADP Aéroports de Paris. Un groupe particulièrement touché par la crise du coronavirus, en France, mais également à l'étranger.
"Le président a clairement expliqué que l'on est dans l'incertitude avec cette maladie. Et au fond le choix est de préserver au maximum la santé de nos concitoyens tout en étant conscient que maintenir le confinement plus longtemps pourrait détruire notre économie. On ne peut pas confiner éternellement. Il faut au plus vite prendre les mesures de tests, d'équipements qui permettent de déconfiner. Il a trouvé un équilibre" explique Augustin de Romanet, concernant le confinement.
Pour le patron d'ADP, certaines questions restent en suspens. "Prenons le cas du transport aérien, du tourisme, des cafés et hôtels restaurants, nous ne savons pas quand tout cela va reprendre. Nous ne savons pas comment les transports aériens vont se dérouler dans l'espace Schengen. Collectivement, nous allons devoir reconstruire un cadre de confiance dans l'écosystème du transport aérien".
Sur cette question de la confiance, "les gens ne reprendront pas l'habitude de prendre l'avion s'ils pensent que c'est un facteur de maladie, et si à l'arrivée ils savent qu'ils ne seront pas accueillis" précise Augustin de Romanet. Chez ADP, "plusieurs groupes de travail et des ateliers" sont mis en place pour préparer le déconfinement : propreté des aéroports, accueil des passagers etc. ADP a estimé qu'il perdrait un milliard d'euros de chiffre d'affaires pour les aéroports parisiens. Un chiffre sous-évalué pour Augustin de Romanet. "Les pertes vont être élevées".
A l'inverse des vols commerciaux, le fret aérien se porte bien. "Il s'est réinventé. Il est dans une situation plutôt stable. On a affrété plus de vols cargos. Le gouvernement a bien pris l'importance du maintien du trafic cargo, et nous a accordé un certain nombre de libertés. Ce qui fait que le trafic de fret est maintenu au niveau de l'activité de l'an dernier" explique le PDG du groupe ADP Aéroports de Paris
Pour beaucoup, rien ne sera plus comme avant après cette épidémie. Pour Augustin de Romanet, on pourra toujours prendre l'avion. "Les règles sanitaires seront plus rigoureuses. Il y aura probablement des contrôles au départ et à l'arrivée plus substantiels. Cela va mécontenter les passagers au début, mais c'est la condition pour que la confiance soit retrouvée. Vous ne seriez pas repartie dans un avion après le 11 septembre si vous n'aviez pas la garantie qu'il n'y avait pas de bombe à l'intérieur" conclut-il.
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