L'image est devenue habituelle en France : des files d'attente interminables devant les laboratoires d'analyse. C'est la conséquence de la crise du Covid-19 mais aussi de la volonté du gouvernement d'inciter les Français à se faire dépister en cas de symptômes. Mais beaucoup doivent se faire tester pour bien d'autres raisons. A Lyon, par exemple, certains font trois heures de queue pour pouvoir prouver à leur employeur ou à leur école qu'ils n'ont pas le virus. Et comme partout en France, les laboratoires sont rapidement saturés. Fin juillet, 520 000 tests étaient effectués chaque semaine en France. Un mois plus tard, ce chiffre est monté à 850 000.
Pour autant, faut-il absolument se faire tester ? Oui, selon le professeur Didier Pittet, président de la mission d'évaluation de l'exécutif sur la gestion de la crise du Covid-19, car il est indispensable d'évacuer tous les doutes, si l'on a été en contact avec une personne contaminée ou si l'on vit dans une zone à risque. "Il est excellent d'avoir un accès facile et gratuit aux tests diagnostiques".
DANS LES LABORATOIRES, CONTINUER À ACCUEILLIR LA PATIENTÈLE HABITUELLE
Si les laboratoires sont si saturés, c'est aussi parce qu'ils doivent accueillir leur patientèle habituelle. François Blanchecotte, le président du syndicat des biologistes, estime qu'il faut continuer de recevoir ces patients, souvent atteints de maladies chroniques ou de cancer. "Ils ont déjà été confinés pendant plus de deux mois et souvent les maladies chroniques se sont aggravées", alerte François Blanchecotte.
LES VIRUS HIVERNAUX RISQUENT DE COMPLIQUER LE DÉPISTAGE DU COVID-19
L'automne commencant, un nouvel enjeu se dégage : comment faire la différence entre les symptômes du covid-19 et ceux de la grippe ou du rhume ? Docteur Fabienne Kochert, pédiatre à Orléans, appelle à la vigilance : "les virus habituels vont circuler". Elle espère que les gestes barrière continueront à être respectés mais s'inquiète tout de même que des enfants attrappent la grippe. "Nous ne pourrons pas imposer aux enfants la répétition des tests PCR, très invasifs."
BIENTÔT DES TESTS SALIVAIRES ?
Face à ces difficultés, d'autres perspectives de tests sont à l'étude. Les tests salivaires seraient une solution. Ils sont beaucoup moins invasifs que les tests PCR et plus faciles et rapides à réaliser. Les biologistes en attendent beaucoup. Cela pourrait multiplier les chances de détecter des cas positifs, selon François Blanchecotte.
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