Le débat sur la levée des brevets des vaccins anti-Covid est relancé par le président américain. Loin de faire consensus, cette idée est aussi défendue depuis longtemps par le pape.
À Rome, le pape François plaide depuis plusieurs mois pour la levée des brevets. Selon le Saint Siège, il a même été le premier à parler de ce sujet avant même la mise sur le marché des vaccins. Mais derrière cette idée c’est le principe même de la vaccination que défend le pape. "Le pape et le Saint Siège ont toujours défendu l'idée de la vaccination. la vaccination est vue comme un moyen de se protéger et de sortir de cette crise du Covid. C'est vu comme un moyen de vacciner le plus de monde possible et ça peut passer par le fait de rendre publics ces brevets", explique Jean-Baptiste Noé, docteur en histoire, rédacteur en chef de la revue Conflits, auteur de “Géopolitique du Vatican” aux Presses universitaires de France.
Le pape qui défend l’idée d’un accès équitable à ces vaccins estime que le monde a été contaminé par le virus de l’individualisme. Une commission du Saint Siège planche depuis la fin de l’année dernière sur les conséquences de la pandémie et sur le monde d’après. Au cœur de la réflexion, faire du vaccin un bien commun. En pratique, ce n’est pas si simple. "Il ne suffit pas que les brevets soient publics pour que toute la population soit vaccinée. Il faut des moyens humains pour produire des vaccins et les conserver. Rendre les brevets libres de droit ne résout pas le problème. Economie développée et bonne santé vont ensemble", affirme Jean Baptiste Noé.
Le Saint-Siège est devenu lundi l'observateur de l’organisation Mondiale de la Santé.
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