À Ouessant, une réunion publique sur la modernisation du phare du Créac'h a eu lieu mardi 25 février. Son mode de fonctionnement pourrait être modifié et sa portée diminuée. Et c’est devenu un sujet de tension sur l’île.
À Ouessant, une réunion publique sur la modernisation du phare du Créac'h a eu lieu mardi 25 février, à l'initiative de la mairie et de la Direction Interrégionale de la Mer Nord Atlantique Manche Ouest (DIRM NAMO). Objectif de cette réunion publique, à laquelle a assisté plus d'une centaine de personnes: expliquer le projet de transformation du phare. Son système de fonctionnement doit être modifié et sa portée diminuée.
Le phare du Créac’h est un équipement d’une autre époque, allumé pour la première fois en 1863. Concrètement, il s’agit pour l’instant encore d'un système optique posé sur un bain de mercure, un produit dangereux pour l’environnement et la santé. L'État a prévu la fin de l'utilisation de bains de mercure dans les phares français pour 2030. La cuve doit être vidangée tous les 20 ans et l’échéance était prévue pour 2025 dans le cas du Créac’h. L'idée était donc de profiter de cette vidange obligatoire pour changer complètement de système avant d’être contraint de le faire…
Mais le projet ne passe pas au sein de la population ouessantine, d'où l'organisation de cette réunion publique. Au-delà des questions de sécurité maritime pointés par certains, car le remplacement du système actuel par des feux à LED va diminuer la portée du phare, il y a surtout des enjeux patrimoniaux et touristiques. Le Créac’h, emblème de l'île d'Ouessant, est aujourd’hui le phare le plus puissant d’Europe, il est équipé de quatre optiques sur deux niveaux qui font deux éclats blancs toutes les dix secondes jusqu’à 55 kilomètres et ces optiques forment huit faisceaux à son pied. De nuit, c’est un spectacle incontournable pour tous les visiteurs de l’île. Et une source d’inquiétude pour les îliens, si jamais le phare du Créac’h perdait de son attrait.
Signe de cette inquiétude: 21 000 personnes ont signé la pétition qui avait été lancée fin décembre par le collectif Vent de bout pour demander le maintien de la portée actuelle du phare. Une prise de position soutenue par plusieurs personnalités politiques, dont la députée Mélanie Thomin, présente à la réunion publique, et le président du Conseil régional, Loïg Chesnais-Girard.
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