AFRIQUE | Difficile de savoir comment la situation politique de la RDC va évoluer dans les heures qui viennent. Le pays actuellement en phase de transition politique depuis le 19 décembre, jour où le mandat du président a pris fin. Pour le moment, la date des prochaines élections n'est pas fixée. Et justement, tout l'enjeu est de déterminer la bonne date: trop tôt cela empêcherait de préparer des élections de qualité, valides et reconnues ; trop tard, cela pourrait engendrer un regain de tensions. En attendant, pour Jean-François Ploquin de Forum réfugiés Cosi, "le plus probable est que [Joseph Kabila] se maintienne".
Après Mobutu Sese Seko au début des années 90 et Laurent-Désiré Kabila au début des années 2000, la RDC réédite "un grand classique de sa politique", observe Jean-François Ploquin. Cette fois, c'est Joseph Kabila qui a annoncé en octobre dernier que les élections seraient reportées. Son mandat prenait fin le 19 décembre 2016, et la Constitution ne l'autorise pas à se représenter. Depuis le 20 décembre dernier, donc, le pays est en phase de transition. Et l'Eglise tente d'amorcer un dialogue.
Dans ce pays immense grand comme plusieurs fois la France, trois camps se dessinent. D'un côté, Joseph Kabila, président de la République démocratique du Congo depuis le 17 janvier 2001, réélu en novembre 2011. Face à lui, une opposition dite modérée qui a conclut avec lui un accord en octobre 2016, pour organiser le pouvoir après la fin du mandat.
Une opposition radicale, reproche, elle, à Kabila des manœuvres politiques pour se maintenir au pouvoir, et exige son départ. Dans la nuit du 19 au 20 décembre, Etienne Tshisekedi a déclaré: "Je lance un appel solennel au peuple congolais à ne plus reconnaître l’autorité de M. Joseph Kabila, à la communauté internationale de ne plus traiter avec Joseph Kabila au nom de la République démocratique du Congo."
Soutenue par le pape François, l'Eglise catholique de RDC se veut actrice du dialogue. La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) est à l'origine du protocole d'accord proposé à Joseph Kabila et Etienne Tshisekedi, le chef de l’opposition, fondateur de l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). L'Eglise constitue une organisation structurée sur un territoire immense difficile à administrer. Mais jusque là ses tentatives de médiation n'ont pas réellement abouti. L'archevêque de Kinshasa, le cardinal Laurent Monsengwo, a délivré un message de Noël très politique, critiquant sévèrement les hommes politiques du pays.
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