Alors que l’épidémie continue de progresser, les critiques restent très fortes à l’encontre de l’Etat et de sa gestion de la crise sanitaire. Elle a dévoilé les limites du pouvoir, que dénonce Michel Onfray, dans son dernier livre La vengeance du pangolin, Penser le virus, paru aux éditions Robert Laffont.
Dès le mois de janvier, le philosophe Michel Onfray a été surpris par la façon qu’avait la France d’aborder l’épidémie de coronavirus qui débutait en Chine. "Le 28 janvier, je me trouve sur un plateau de télévision où j’apprend que Wuhan a été confinée. On aurait dû se dire que quelque chose d’important se produisait là-bas et il y avait un médecin qui parlait de grippette", raconte-t-il. Dans la foulée, "on nous a dit que le masque était inutile et que ça ne servait à rien. On connaît la suite de l’histoire et on s’est aperçu que l’épidémie s’est mise à flamber", regrette Michel Onfray.
C’est cette posture du pouvoir français qu’il critique dans son dernier livre. "On ne peut pas dire 'en même temps', on ne peut pas tenir cette position. Quand on est chef de l’Etat, on dispose de moyens qui permettent de trancher", dénonce-t-il.
La crise sanitaire a également mis en lumière les conditions de travail du personnel soignant, applaudi chaque soir à 20h par les Français. Mais Michel Onfray appelle à la cohérence : "les gens qui ont applaudi ont probablement voté pour Macron qui a détruit l’hôpital public, qui ont fermé les lits et qui ont privatisé la santé". "L’hôpital n’a pas du tout tenu", regrette le philosophe.
Avec l’incapacité de la France à endiguer cette crise, c’est aussi l’Union européenne qui a montré ses faiblesses. "Depuis un quart de siècle, on nous fait croire que l’Europe libérale, ce sera la fin du chômage, de la misère, de la pauvreté. Quand il s’agit de produire des masques massivement, il n’y a plus d’Europe. Tout cela est une fiction. Il s’agit juste de faire de l’argent et de transformer l’Europe en vaste marché", dénonce Michel Onfray.
Les souverainetés européenne et française ne peuvent pas aller de pair selon le philosophe. "Il faut choisir pour quelle souveraineté on est".
Michel Onfray a également rencontré le professeur Didier Raoult, très décrié par une partie de la classe politique, durant près de trois heures. Selon lui, les désaccords entre le chef de l’Etat et le professeur de médecine révèle "l’opposition entre Paris et la province. C’est l’Etat jacobin qui décide. Raoult incarne cette province. Il est un peu rebelle et une partie de la France en a fait son héros", assure Michel Onfray, estimant que Didier Raoult est "un intellectuel en politique".
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