Phosphore sort une nouvelle formule, bimensuelle à l’heure où l’on se pose la question de l’intérêt pour les jeunes de lire encore un magazine papier. "C’est la question que l’on s’est posée. On a demandé aux adolescents leur journal idéal. On s’est rendu compte qu’ils avaient besoin de papier, mais plus de la manière traditionnelle. On fait un pari dingue, on en donne deux fois plus. On va arriver tous les 15 jours. L’idée était d’avoir une expérience plus resserrée, d’avoir un magazine qui a moins de pages, mais qui sera plus positif, qui donnera plus de place aux sujets avec l’expérience de vouloir le lire en une heure" explique âDavid Groison, rédacteur en chef du magazine Phosphore, chargé des publics de plus de 12 ans chez Bayard.
Moins de texte, mais des choix éditoriaux plus forts, c’est la recette du nouveau magazine Phosphore. "Il fallait que l’on soit plus positif. Il faut changer de lunettes. Les aider à regarder le monde d’aujourd’hui, et à se projeter dans le monde de demain" ajoute David Groison, qui précise que les jeunes ont envie de papier. "Ils ont envie de se poser, d’avoir une parole vérifiée" lance-t-il.
Malgré cette appétence pour le papier, les jeunes restent majoritairement accros aux écrans. "Ils sont accros aux écrans. Mais il y a tout un écosystème autour de Phosphore. Il y a une application mobile, une chaîne YouTube. On est obligé, si on a un journal papier, d’être présent sur les écrans. L’important, c’est d’être en coconstruction avec eux. La nécessité de la presse jeunesse, c’est de les aider à mieux comprendre. Le mot clé, c’est pédagogie. C’est aussi le plaisir" précise David Groison.
Le rédacteur en chef de Phosphore explique que grâce à la presse jeunesse, les sujets dont on parle s’invitent à la table familiale, et permettent de débattre ensemble. Cette presse peut également protéger ce jeune public des fake news, même si David Groison ne croit pas que les jeunes soient des cibles privilégiées. "Je ne suis pas sûr que les jeunes sont des cibles privilégiées. Ils sont une cible, comme nous tous. Il leur manque des bases, des éléments de contexte, d’information, mais au fond, nous avons tous 15 ans sur certains sujets" analyse-t-il.
"Nous avons plein de rubriques dans Phosphore pour les aider. On a un atelier de décryptage d’images. On va vérifier certaines informations fausses pour les déconstruire. On va faire ce travail avec eux, je l’espère, s’ils nous suivent" conclut David Groison.
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