Un débat qualifié par la presse, jeudi 4 mai, de corps-à-corps, une discussion sans concessions, à couteaux tirés. Selon un sondage eLab pour BFM TV le débat a tourné en faveur d’Emmanuel Macron. Ce dernier a été jugé plus convaincant par deux-tiers des Français contre 34 % pour Marine Le Pen. Pour Stéphane Rozès, politologue, président de la société de conseil Cap, enseignant à Sciences Po et HEC, "Emmanuel Macron a conforté son avance car le débat lui a permis de montrer, face à une Marine Le Pen très agressive, de conserver une harmonie et une certaine hauteur qui a mis en avant sa présidentialité".
Ce débat a semblé pour beaucoup d’observateurs, d’une brutalité assez inédite. Cela révèle "un problème chez celle qui a fait montre d’agressivité, qu’alors qu’elle aurait pu conforter une avance, une mutation du Front national, l’éloignement de la stratégie du père, elle a semblé trouver un registre de campagne de premier tour" ajoute Stéphane Rozès. Le politologue ajoute qu’elle a "pris des accents de son père, ce qui l’a desservi".
Stéphane Rozès dénonce également un débat mal préparé, mal organisé. "La conception des débats prétend découper les discussions en rondelles sur des thématiques techniques alors qu’il fallait plutôt le construire sur le destin de la France, sur son modèle, sur sa place en Europe et dans le monde" lance-t-il au micro de François Ballarin.
Durant le débat, il a été parfois difficile de démêler le vrai du faux. "Ils étaient chacun sur des registres différents. Marine Le Pen était sur un registre politique et idéologiste. Emmanuel Macron était beaucoup plus précis. Sur la question de la maîtrise technique des dossiers, on voyait qu’Emmanuel Macron n’a pas hésité à reprendre son adversaire sur certains sujets. Ce débat aura été un révélateur de nature psychologique sur un corps-à-corps qui ne correspond pas à la tradition française".
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