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Déconfinement: la somme des vœux pieux
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Déconfinement: la somme des vœux pieux

RCF,  -  Modifié le 14 mai 2020
Parfois, un grand scepticisme peut nous envahir devant la somme de "vœux pieux" formulés pour le "monde d’après". Un édito de François Ernenwein qui engage à l'action.
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Parfois, un grand scepticisme peut nous envahir devant la somme de "vœux pieux" formulés pour le "monde d’après". Comme si par un assaut soudain de bonne volonté, toutes les incantations formulées dans des centaines d’appels qui circulent çà et là allaient aboutir à du concret par la grâce d’un coup de
baguette magique.

Le poids des mauvaises habitudes, la mobilisation de ceux qui ont orienté le "monde d’avant" pour qu’il renaisse à l’identique, la puissance sans cesse démontrée des lobbys, nos mauvaises habitudes bien ancrées semblent de sérieux freins à la postérité de toutes ces déclarations d’intentions, d’autant plus généreusement étalées qu’elles n’engagent pas à grand-chose. Alors que faire ?

Les belles idées en restent là si elles ne se déploient pas en actions concrètes. Pour paraphraser Karl Marx - "les philosophes n’ont fait qu’interpréter diversement le monde, ce qui importe, c’est de le transformer" - il faut donc être convaincu que comprendre ce dont le monde a besoin ne suffira jamais. Il faut se donner les moyens de le changer. Pas d’autre solution pour avancer qu’un ancrage constant dans la réalité. La crise du coronavirus a très bien fonctionné comme puissant retour au réel.

De nombreux constats peuvent être dressés. La fragilité de nos (des)équilibres a sauté aux yeux de tous, la hiérarchie des importances en a été bouleversée, notre vie a pu se poursuivre grâce à l’engagement des « premiers de corvée » ( infirmières, aides-soignants, caissières, éboueurs, cantonniers, livreurs et chauffeurs ), des professions jusqu’ici dévalorisées jusqu’à l’absurde en regard de leur utilité sociale.

Ce retour au réel, au concret, a "en même temps" déconstruit quelques mirages. "Beaucoup, de certitudes, de convictions seront balayées, remises en cause." Le 16 mars, le président de la République, lui-même, fait ce constat. Il doit continuer à guider nos pas dans cette phase de reconstruction entamée en France, le 11 mai.

Le pays doit se réinventer dans l’action. Le chantier sanitaire reste encore devant nous (le virus n’est pas éteint). Mais les réponses apportées à la crise sur le plan économique, laissent une facture abyssale. Il faudra une mobilisation générale, un engagement de tous pour passer ce mauvais cap. Cette dimension de la sortie de crise n’est pas encore complètement sur la table. Elle devra être très vite abordée.

Il ne s’agit évidemment pas de reconstruire le passé, mais de répondre collectivement et individuellement à cette question centrale : compte tenu de l’expérience que nous venons de faire, dans quel monde voulons-nous vivre et à quoi tenons-nous vraiment ? Ce sera la bataille politique concrète des mois à venir qui nous éloignera de la litanie des incantations. Ce n’est ni l’affaire du gouvernement ni de ses oppositions. C’est un sujet pour chacun d’entre nous. Ici et maintenant.

 

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