La loi de programmation militaire (LPM) qui définit le budget alloué aux Armées est présentée en Conseil des ministres.
Emmanuel Macron en a dévoilé une grande partie lors de ses vœux aux Armées le 19 janvier dernier à Toulon. La loi de programmation militaire (LPM) qui définit les objectifs et les moyens alloués à la Défense de 2019 à 2025 est présentée jeudi 8 février au Conseil des ministres. Elle devrait ériger en priorités le quotidien du soldat et la modernisation des équipements à bout de souffle. Pour y parvenir, le chef de l’Etat a promis un effort budgétaire inédit avec l’objectif de porter les dépenses de Défense à 2 % du PIB en 2025 soit cinquante milliards d’euros, contre 34 milliards d’euros actuellement.
"Ce sont des orientations qui sont venues confirmer des engagements que le président de la République avait prises précédemment. Elles viennent à la fois rassurer les militaires et en même temps sans les convaincre totalement car ils ont cette prudence acquise au fil des années, depuis la professionnalisation" explique Bénédicte Chéron, historienne, spécialiste des relations Armée-société.
"C’est crédible effectivement si les budgets engagés chaque année sont respectés et si on a des reports de charge qui ne s’intensifient pas au fil des années. C’est ce qui a été annoncé en tout cas. Il faut faire crédit au président de faire ces annonces. Mais la difficulté, c’est que dès l’année prochaine, beaucoup de ces crédits supplémentaires vont être mangés par le renouvellement des matériels, par les engagements qui avaient déjà été pris par François Hollande à la fin du quinquennat. Finalement, l’augmentation budgétaire de l’année prochaine est déjà quasiment dévorée par ces renouvellements de matériels qui doivent être faits" ajoute l’historienne.
"C’est une bonne chose de se rendre compte qu’il y a une surchauffe des engagements opérationnels pour les Armées et que les opérations qui ont été déclenchées et menées sous le quinquennat de François Hollande ont vraiment mis les Armées françaises en difficulté. On voit simplement qu’on paye maintenant les retards budgétaires accumulés parce qu’au lieu de se dire que les Armées françaises peuvent être engagées en fonction d’une politique internationale définie sur le plan politique, on est obligé de fixer cette contrainte de limitation à une contrainte budgétaire. C’est effectivement quelque chose qui semble raisonnable mais qui va aussi peser sur la politique internationale de la France" conclut Bénédicte Chéron.
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