Un espace privilégié de réflexion, de dialogue ou encore de partage d’expérience. Cette édition 2018 se déroule après l’adoption définitive du projet de loi de programmation militaire 2019-2025 qui prévoit de porter les dépenses de défense à 2% du PIB français.
"Les armées sont certainement satisfaites de cette loi de programmation militaire puisque cela fait plusieurs années qu’il y avait des budgets resserrés. Les armées vont pouvoir à la fois rattraper le retard qui était le leur depuis plusieurs années, et lancer des cycles pour de nouveaux équipements et de nouveaux matériels. Cependant, il y a quelques nuances à apporter : il faut qu’elles soient correctement exécutées. Le Sénat a obtenu des garanties sur l’exécution de cette LPM. Mais aussi parce que l’essentiel de l’augmentation est reporté à après le mandat d’Emmanuel Macron entre 2022 et 2025" explique Bénédicte Chéron, historienne, spécialiste des questions de défense.
"Il y a des projets mais ce sont de vieux serpents de mer de la vie politique française et européenne avec des échecs que l’on connait. Il y a des entreprises qui vont dans ce sens, et qui sont plus concrètes depuis l’élection d’Emmanuel Macron. Il faut voir si elles seront menées à leur terme et si elles peuvent permettre de contribuer là-aussi aux moyens qui sont donnés aux armées pour agir dans le monde" ajoute Bénédicte Chéron.
"L’armée française se porte plutôt bien par rapport à ses semblables européennes sur ce plan là car elle parvient à maintenir un niveau de recrutement à peu près satisfaisant. Il faut cependant se rendre compte que cela reste un défi annuel lourd à relever parce que les jeunes Français qui sont prêts à s’engager et qui ont les capacités pour le faire sont finalement assez peu nombreux. C’est donc un vrai défi et il y a eu une petite illusion lors des attentats de 2015 qui était de dire que les jeunes ont pris conscience de la nécessité de servir leur pays par les armes. Il faut se rendre compte que cet enthousiasme que l’on a pu percevoir est assez vite retombé" lance l'historienne.
"Les armées bénéficient d’une très bonne image mais il faut se rendre compte que cette bonne image masque parfois une méconnaissance de ce que sont les réalités de l’engagement militaire qui ne facilite pas toujours à la fois le recrutement, et les relations équilibrées entre les Français et les armées" conclut Bénédicte Chéron.
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