Les sages de la rue Cambon viennent d’émettre de sérieux doutes quant aux prévisions du gouvernement en matière de réduction de la dette de l’Etat, pour l’année 2017. Dans un rapport publié mercredi, la Cour des comptes a déclaré que ces prévisions sont "affectées de fragilités majeures". Une manière courtoise de dire que le tir est très mal cadré.
Dans ses estimations, le gouvernement a prévu pour l’année 2016 un déficit à 3,3 % du Produit Intérieur Brut (PIB). Un chiffre qui devrait être ramené à 2,7 % pour l’année 2017, 1,9 % pour 2018 et enfin 1,2 % en 2019. La Cour des comptes, qui se penche sur l’année 2017, année électorale qui s’annonce déjà très chargée, estime donc que cet objectif ne pourra pas être tenu.
Les magistrats admettent cependant les efforts du gouvernement pour les années 2014 et 2015, où l’exécutif a respectivement réduit le déficit public à 4 % au lieu de 4,4 %, et à 3,6 % au lieu de 4,1 %. Cela dit, l’essentiel de ces efforts ont porté, pour les deux-tiers, sur les collectivités territoriales, confrontées depuis deux ans au recul des investissements, et à la baisse des dotations de l’Etat. Le déficit de ce dernier est en revanche resté quasiment stable.
La Cour des comptes ajoute que pour 2016, les objectifs restent atteignables, mais qu’il n’existe presque plus de marges de manœuvre en matière de dépenses. Quant à 2017, le risque d’explosion des dépenses publiques est encore plus important, notamment en raison de la hausse de la masse salariale de la fonction publique, du fait du dégel du point d’indice.
En clair, le rapport vient jeter un froid sur les capacités du gouvernement à tenir sa promesse de 50 milliards d’économies sur trois ans. Un objectif qui stagnerait pour l’instant à 12 milliards d’euros, selon la Cour des comptes.
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