A 2,6% du produit intérieur brut (PIB), c'est la première fois en dix ans que le pays repasse sous la fameuse barre des 3% de déficit exigée par les traités européens. C’est positif bien sûr, mais évitons les cocoricos. La route est encore longue pour que la France retrouve sa pleine forme économique. La France pourrait sortir de la procédure de déficit excessif mais rien n’est acté. Elle a tout de même déjà bénéficié de trois reports de ses objectifs. Nous sommes donc parmi les mauvais élèves de la classe européenne. C’est un fait. Il faudra confirmer ces efforts en 2018 et 2019, condition nécessaire pour sortir du radar et du spectre des sanctions européennes même si elles n'ont jamais été mises en pratique.
Ce sont les fameux critères de Maastricht et notamment les 3% de déficit, règle d’or que les états européens se sont engagés à respecter. Il s'agit de suivre ce que l'on appelle les “critères de convergence”. Au départ dans les années 90, cela permettait d'assurer qu'un État membre était prêt à adopter la monnaie unique et que son adhésion à la zone euro ne présentait pas de risques collectifs. La maîtrise des finances publiques est la condition sine qua non pour la confiance mutuelle. C'est une des raisons pour laquelle l'intégration plus poussée de la zone monétaire n'avance pas. Nos partenaires européens n'ont pas confiance dans la discipline économique française symbolisée par un chômage structurel à plus de 9%...
Il faut donc plus d’efforts pour renforcer la zone euro, et que nos partenaires acceptent de suivre la vision française de davantage de transfert budgétaire. Rappelons simplement que la dette du secteur public allemand a encore reculé de 2,1% sur un an. Sans comparer le taux de chômage de 5,3%, le plus bas depuis la réunification. Les positions françaises se heurtent à l’habituel mur d'incompréhension des pays du Nord. Pas question pour ces Etats de créer un budget qui ne servirait qu'à alimenter les pays du Sud soi disant dépensiers… Une version moderne de la cigale et de la fourmi! On pense au cas de la Grèce. Le système actuel est rassurant car les prêts consentis le sont sous condition: pas de solidarité financiere sans réformes drastiques.
Car sans réformes nationales, pas d'ambition européenne. La France a montré un signe d'amélioration, mais il est bien trop léger pour lui permettre d’affirmer que c’est un renouveau. Nombreux sont ceux qui espèrent que ce sera le premier pas d'une grande course de réformes. Nous voyons cette semaine que ce ne sera pas sans obstacle...
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