La Mise au tombeau, c’est le dernier épisode de la Passion du Christ. Elle illustre le moment précis où le Christ est déposé dans le sépulcre, après avoir été descendu de la Croix et enveloppé d’un linceul. Cette scène de l’ensevelissement du Christ porte aussi le nom de Sépulcre. La statuaire de ces mises aux tombeaux a connu un véritable essor à la fin du Moyen Âge. Jacqueline Kelen s’y intéresse dans son dernier dernier livre, "Mise au tombeau", aux éditions Salvator.
Ce livre est une méditation sur la mort et l’ensevelissement du Christ. Jacqueline Kelen donne la parole aux sept personnes rassemblées autour de la sépulture du Christ. L’auteure s’est intéressée à ce sujet en particulier car "c’est un témoignage extraordinaire de l’art de cette époque mais aussi un témoignage magnifique de la spiritualité chrétienne".
Si cette scène semble apocalyptique, il s’agit d'aller au-delà des apparences. "Derrière le corps inerte, derrière les apparences, la foi peut frayer un chemin", affirme Jacqueline Kelen.
Autour de la sépulture du Christ, il y a sept fidèles : cinq femmes et deux hommes. Il y a sa mère Marie. Mais il y a aussi Marie Madeleine, qui "sera la première à le voir ressusciter", affirme Jacqueline Kelen. Il y a aussi "ces deux hommes parvenus qui ont cette affreuse tâche de détacher le corps vénéré de leur maître de la Croix et de l’emmener dans le tombeau", poursuit-elle.
"Chacun peut se rapprocher de tel ou tel personnage. Ça s'adresse à tout être qui a perdu quelqu'un de proche. Chacun peut se rapprocher soit de la mère, soit de l’ami, soit d’un voisin aimable, un soutien", assure l’auteure. À travers les différentes représentations de la mise au tombeau - on en compte 450 en Europe -, chacun peut s’interroger. "Qu’est-ce que je ressens devant cette sainte dépouille, par quoi suis-je traversé ? Est-ce l’effroi, la tendresse, l’espérance insensée qui est la plus forte ?", détaille Jacqueline Kelen. "Les artistes ont tâché de donner une faible représentation de ce mystère infini qu’est l’amour."
Dans cet ouvrage, Jacqueline Kelen fait également parler la Vierge Marie. Une mission difficile "parce que très peu de ses propos sont consignés dans les Evangiles". Mais cela avait toute son importance. "Je me dis que si la foi peut déplacer les montagnes, j’espère qu’elle peut aussi déplacer les statues. Moi j’ai entendu ces pierres parler. Ce sont des pierres, des statues et derrière des personnages", confie-t-elle.
Marie Madeleine, l’une des disciples, "croit absolument à la parole de Jésus. Elle aime et croit absolument", explique Jacqueline Kelen. La phrase qu’elle prononce "Comment ai-je pu tendre Maître respirer loin de vous” est “une déclaration d’amour totale, irréversible", commente l’auteure. "Aimer c’est accepter que l’autre s’en aille."
Il y a aussi Joseph d’Arimathie, qui offre sa tombe au Christ. "C’est un destin unique pour ce corps unique qui s’aperçoit que sa richesse a servi au moins à cela", analyse Jacqueline Kelen avant d’interroger : "Que peut l'argent devant la mort ?"
Enfin, dans les représentations de la mise au tombeau, Nicodème est également présent. "Il est très savant mais il lui manque cette folie du cœur. Il est bouleversé dans son savoir. Face à la mort, il est pris de doute. Que veut dire renaître de l’esprit si on se relève de n’importe quel cadavre ?", conclut-elle.
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