Au programme, le lancement des Jeux Olympiques d'hiver et la Constitution française face à la question corse.
Les Jeux Olympiques d’hiver de Pyeongchang en Corée du Sud ont débuté avec les premières compétitions et la cérémonie d’ouverture qui s'est déroulée vendredi 9 février. A cette occasion, les deux Corée ont pu défiler sous le même drapeau. On a d’ailleurs énormément parlé de géopolitique ces dernières semaines avec ce rapprochement initié entre les deux Corée. Simple manœuvre du leader nord coréen ou véritable chute de tension dans la péninsule ?
Pour Patrick Clastres, historien, et professeur à la Faculté des sciences sociales et politiques de l'Université de Lausanne, directeur du Centre d'études olympiques, il est illusoire d'envisager un réchauffement des relations entre les deux pays. Derrière la géopolitique intercoréenne, d’autres enjeux se dissimulent.
Après PyeongChang, les prochains Jeux d’hiver auront lieu à Pékin en 2022. L’alternance continentale n’est pas vraiment respectée. Il faut dire que les candidatures ne se bousculent pas, notamment en Europe. Pour 2022, seul Pékin et Almaty au Kazhakstan étaient en lice après les rejets de Munich, Cracovie, et bien d'autres.
Inflation des coûts (36 milliards d’euros pour Sotchi il y a 4 ans), hostilité des populations comme cela fut le cas en Suisse ou en Allemagne face aux problèmes environnementaux, réchauffement climatique. Autant de freins pour les Jeux Olympiques d’hiver.
Le CIO commence d'ailleurs à prendre conscience du problème. L’agenda Olympique 2020 met en avant les critères de durabilité, d’héritage et de transparence des JO dans le choix de la ville organisatrice. L’objectif de cette réforme est d’avoir des Jeux à une échelle plus humaine avec un usage post-olympique des sites permanents pour réduire les coûts et les dépenses.
La visite d’Emmanuel Macron était très attendue mardi et mercredi derniers sur l’île de Beauté. Le président de la République a dévoilé ses intentions par rapport aux revendications d’autonomie de l’Assemblée territoriale de Corse. Le chef de l'Etat a exprimé une position ferme mais qui entreouvre un peu la porte sur certains sujets.
"C’est uniquement autour de l’article 72 de la Constitution qu'il peut y avoir un débat, un dialogue, comme avec d’autres collectivités", a ainsi déclaré Emmanuel Macron. Les autonomistes et les nationalistes corses parlent eux d’une inscription à l’article 74. L’article 72 de la Constitution fixe les compétences des collectivités territoriales et le statut spécial de la métropole.
Dans l’article 72, la loi et le règlement commun s’y appliquent toutefois il mentionne que les collectivités territoriales ou leurs groupements peuvent, selon le cas, la loi où le règlement l'a prévu, déroger, à titre expérimental et pour un objet et une durée limités, aux dispositions législatives ou réglementaires. Sauf lorsque sont en cause les conditions essentielles d’exercice d’une liberté publique ou d’un droit constitutionnellement garanti.
Cette disposition ne correspond pas au souhait de l’Assemblée de Corse qui entend une inscription à l’article 74. C’est la le point d’achoppement entre le gouvernement et les autonomistes corses. Dans l’article 74, il est par exemple précisé que les collectivités d'outre-mer régies par le présent article ont un statut qui tient compte des intérêts propres de chacune d'elles au sein de la République.
Mieux encore "des mesures justifiées par les nécessités locales peuvent être prises par la collectivité en faveur de sa population, en matière d'accès à l'emploi, de droit d'établissement pour l'exercice d'une activité professionnelle ou de protection du patrimoine foncier". On comprend mieux alors l’intérêt des autonomistes corses pour cet article et pourquoi le gouvernement se refuse à ouvrir la boite de pandore pour l’Ile de Beauté.
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