Depuis quelques mois, des chercheurs et scientifiques du CNRS et de onze grandes écoles ont commencé à travailler avec un seul et même objectif : s'allier aux sportifs pour tenter de leur apporter des solutions pour faire les meilleurs résultats et, si possible, décrocher une médaille aux Jeux Olympiques de 2024 qui se dérouleront à Paris. Ainsi, ils vont tenter de faire gagner à ces athlètes les quelques centièmes de secondes ou quelques millimètres qui font la différence. On en parle ce matin avec Christophe Clanet, physicien au CNRS, professeur à l’Ecole polytechnique, qui est à l'initiative de ce programme "Sciences 2024".
"La naissance de Sciences 2024 c'est une aventure qui a commencé il y a 8 ans, puisqu'il y a 8 ans on a commencé les recherches sur la physique du sport et du handisport à l'Ecole polytechnique, et ce sujet là est devenu un élément de la campagne de financement, donc une partie des recherches qui sont menées à l'X sont financées par des levées de fond, c'est à dire des financeurs privés, et le sport et le handisport ont fait l'objet de la deuxième levée de fonds. Et donc on a été financés pendant une bonne année avec la deuxième levée de fonds de l'école, ça c'était en 2016 , et quand la France a obtenu les JO en 2017 je suis allé voir la direction de l'école en leur disant qu'on était financés par des fonds privés, donc des gens qui croient dans le développement de ce sujet là, et puis d'un autre côté ces gens là ils vont entendre parler des JO, est-ce qu'on a pas intérêt à coupler les deux choses ?"
"Un athlète de très haut niveau c'est quelqu'un qui est capable de maîtriser un nombre incroyable de tout petits détails, depuis la nourriture, depuis sa préparation psychologique, depuis son équilibre familial, depuis l'entraînement, donc c'est tout un ensemble d'éléments qui vont contribuer à sa performance. Et une façon de comprendre, c'est de regarder à quoi se joue la montée sur le podium, c'est à dire la différence entre le premier et le deuxième, c'est à dire entre le deuxième et le troisième... C'est toujours moins d'un pour cent. A la natation c'est une main, une main qui fait 20 centimètres sur une course qui fait cent mètres, donc ça vous fait du deux pour mille, en aviron les bateaux font ving mètres, les courses font deux kilomètres, un bateau d'écart ça montre que chaque détail compte. Et jusqu'à présent, dans la boîte à outils des sportifs de haut niveau y avait pas les sciences dures."
"Un bon exemple c'est le vélo. La position la plus aérodynamique sur un vélo c'est quand vous avez la tête baissée. Evidemment si vous avez la tête baissée, vous pouvez pas voir devant, sauf si vous faites des lunettes très particulières qui font un renvoi et qui vous permettent de voir devant. Et donc une des questions sur lesquelles on peut réfléchir, c'est est-ce qu'on peut faire un ensemble casque lunettes qui vous permet de rouler sur un vélo de piste en gardant la tête baissée, c'est à dire en ayant la position la plus aérodynamique possible."
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