Val de Berry, l'office public d'habitat du Cher a signé la semaine dernière une convention avec le service pénitentiaire d'insertion et de probation (SPIP) du département afin d'accueillir des personnes condamnées à un travail d'intérêt général (TIG). Sept postes de travail seront proposés, objectif : la réinsertion.
Le travail d'intérêt général (TIG) est une alternative aux courtes peines de prison, proposée aux auteurs de certains délits, comme par exemple, les infractions routières. C'est un travail qui est réalisé gratuitement dont la durée est fixée en heure par le juge au sein d'une association ou d'un service public.
À Val de Berry, les personnes seront accompagnées par un référant avec à la clef des missions concrètes : « Ça peut être distribuer des échéances de loyer, des relevés de compteurs d'eau... tout ce que fait un agent des HLM » explique le référent, Bernard Fauconnier. Autres tâches prévues : « Le lavage de voitures, le nettoiement et l'entretien des abords de nos logements... » détaille Pascal Rigault, le directeur de l'office public d'habitat du Cher. Insolite : les personnes qui effectueront leur TIG à Val de Berry pourraient même travailler sur la construction de la caisse à savon pour la Descente Infernale de Bourges : « Si jamais on a des compétences en mécaniques, ou autres ».
Ce qu'on demande à nos partenaires c'est d'accueillir, de donner une deuxième chance.
Val de Berry s'ajoute à la centaine de structures du département qui accueillent déjà des TIG. C'est une bonne nouvelle pour Céline Vereecke, référente territoriale du travail d'intérêt général dans le Cher et l'Indre. Il n'est pas toujours facile de trouver de nouvelles structures : « Ça peut faire un peu peur d'accueillir des personnes condamnées », confirme Céline Vereecke, qui doit démonter quelques préjugés. « L'objectif justement de mon travail c'est de déconstruire tous les préconçus qu'on peut avoir [...] ce qu'on demande à nos partenaires c'est d'accueillir, de donner une deuxième chance, une expérience professionnelle à des personnes qui ont pu faire des mauvais choix dans leur vie ! »
Si le travail d'intérêt général est évidemment une sanction, il doit également jouer un rôle de réinsertion sociale et professionnelle : « Le TIG pour certains c'est le premier emploi, le premier stage entre guillemets pour eux. Proposer un TIG c'est vraiment les amener vers quelque chose de concret », explique Jean-Marcellin Babin, directeur du SPIP du Cher. Parfois cela peut même les ramener vers l'emploi : « Il y a des collectivités, des associations qui après le TIG ont embauché ces personnes. »
Environ 120 à 130 personnes sont condamnées à un travail d'intérêt général chaque année dans le Cher. Depuis début janvier, 143 mesures ont été appliquées dans le département.
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