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Des dividendes en grande forme

RCF,  - Modifié le 16 mai 2018
Un rapport publié lundi par les ONG Oxfam et Basic ébrèche sérieusement la théorie du ruissellement selon laquelle les revenus des plus riches sont in fine réinjectés dans l'économie.
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L’exécutif va peut-être devoir réviser sinon sa politique, au moins son discours sur les vertus des politiques très favorables aux entrepreneurs censées bénéficier, au final, à tout le pays. Un rapport publié lundi par les ONG Oxfam et Basic montre que les groupes du CAC 40 ont redistribué à leurs actionnaires les deux tiers de leurs bénéfices depuis le début de la crise au détriment des investissements et des salariés. Ce rapport indique aussi que «  la France est le pays au monde, loin devant l’Allemagne,  où les entreprises cotées en bourse reversent  la plus grande part de leur bénéfices en dividendes aux actionnaires » et que cette tendance s’est accentuées depuis les années 2000  pour laisser 27,3 % au réinvestissement et 5, 3% au salariés et délivrer le reste, 67,4 aux actionnaires.

Domine donc une vision court-termiste qui ne sert pas le développement à long terme des entreprises et qui n’est pas très équitable du point de vue des salariés. Eux aussi contribuent à la création de valeur. Bien sûr, en lisant ces chiffres, il ne faut pas ignorer que des entreprises du Cac 40 déploient leur activité dans le monde entier. Ce qui induit un biais dans la comparaison de pourcentages entre des dividendes réalisés pour une bonne part à l’étranger et la redistribution salariale en France. Mais la démonstration globale n’est pas infirmée pour autant.

Certes cette logique profite aussi aux ménages qui ont fait des placements boursiers. Mais  Oxfam note que « loin du mythe du petit porteur, l’analyse des propriétaires d’actions montre que les versements records de dividendes aux actionnaires bénéficient à une minorité fortunée ». Parfois, comme chez Engie, l’entreprise s’endette pour augmenter la rémunération de ses actionnaires dont l’Etat français.

Ce constat éclairant n’est pourtant qu’un état des lieux. Les entreprises sont, bien sûr, libres, selon l’état du marché, de déployer ou pas leurs stratégies d’investissement en fonction des marchés potentiels et des bénéfices escomptés. Mais les conseils d’administration nomment le plus souvent des dirigeants dont elles exigent  des performances boursières et qu’elles rémunèrent (à la hausse) sur la base de ce critère. Ce qui encourage une gestion à horizon limité. Oxfam et Basic plaident pour des « mesures de régulation ambitieuses préservant la capacité d’investissement et interdisant que la part des bénéfices reversée aux actionnaires dépasse celle réservée aux salariés ».
 

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