Le but de ces Etats généraux : élaborer des solutions concrètes aux discriminations en tous genres et au harcèlement dans les rédactions. Ils s'inspirent pour cela des "Assises pour la parité", organisées par des femmes du secteur du cinéma en septembre dernier. Une dizaine d'ateliers vont donc être proposés autour de questions très différentes : comment gérer sa carrière ? Comment obtenir l'égalité professionnelle ? Comment revenir après un congé maternité ou encore comment lutter contre les discriminations telles que le racisme ou l'homophobie ? Des sujets qui ne sont pas spécifiques au journalisme mais qui ont une résonnance particulière comme l'explique Léa Lejeune, présidente de "Prenons la une".
Le point positif, c'est qu'il y a de plus en plus de femmes qui entrent dans la profession. Mais, elles sont aussi les plus précaires dans la profession. Etat des lieux avec Jean-Marie Charon, sociologue des médias.
Des femmes qui sont aussi victimes de harcèlement dans la profession. Depuis deux ans, de nombreux témoignages se font entendre. D'une part en raison du mouvement #Metoo qui a émergé fin 2017, et d'autre part en raison, en France, des révélations sur la "Ligue du LOL", une trentaine de membres d’un groupe Facebook, en grande partie des journalistes qui sont accusés de s’être livrés à du cyberharcèlement depuis 2009, en particulier sur Twitter.
L'enquête #EntenduALaRedac, menée par trois réseaux de femmes : Prenons la une, Nous toutes et Paye ton journal, a montré l’ampleur du harcèlement et des agressions sexuelles des femmes journalistes dans les rédactions et des étudiantes en école de journalisme. En 10 jours, elles ont obtenu 1.837 réponses. Plus de 3.000 faits de violences sexistes et sexuelles ont été rapportés provenant de 200 rédactions dans la France entière. Mais l'enseignement particulièrement intéressant c'est que 83% des femmes n'ont pas signalé ces faits à la direction ou aux RH. Et 66% de celles qui l’ont fait, ont constaté qu'il n'y avait eu aucune réponse.
Des témoignages qui sont aussi recensés sur la page Facebook "Paye ton journal" créée par Anaïs Lecoq, journaliste de presse écrite. Elle raconte comment elle a eu l'idée.
Et les témoignages affluent… Depuis la création de cette page il y a deux ans, Anaïs Lecoq a reçu plusieurs centaines de messages, particulièrement dès que sortent des affaires médiatiques. Et comme elle le confie, il y a de tout.
Une sorte de libération qui a pu voir le jour grâce, entre autre, aux affaires Metoo et de la ligue du LOL, selon JM Charon, sociologue des médias.
Ces premiers Etats généraux aborderont des problématiques bien plus larges que le harcèlement. Allant du racisme aux évolutions de carrière et à la mobilité des femmes journalistes, ces Etats généraux doivent également déboucher sur un cahier de doléances, qui sera remis au ministère de la Culture. Les explications de Léa Lejeune, présidente de "Prenons la une".
Les Etats généraux des femmes journalistes se tiennent donc samedi 13 avril à la Cité des sciences et de l'industrie. Toutes les informations sur la page Facebook du collectif Prenons la une.
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