Les médias britanniques évoquent le scrutin le plus important au Royaume-Uni depuis la Seconde Guerre Mondiale. Boris Johnson et son rival travailliste Jeremy Corbyn ont abattu leurs dernières cartes hier. En campagne dans le Yorkshire, Bojo, fidèle à lui-même, a livré des bouteilles de lait à des électeurs. De son coté à Glasgow aujourd’hui, Corbyn a attaqué son adversaire sur son manque de sincérité. Le dernier sondage Yougov laisse entrevoir une victoire des conservateurs mais avec des marges d’incertitude assez grandes pour valider aussi l’hypothèse d’un Parlement sans majorité absolue.
Durant toute la campagne le Premier ministre sortant a fait planer la menace d’un Parlement sans majorité. Un retour à la case départ pour Johnson. Pour lui, l’enjeu est bien la mise en œuvre du Brexit. Choisi par 52% des Britanniques. A l'inverse, on a beaucoup moins entendu les partisans du maintien dans l’UE dans cette campagne. Les libéraux démocrates sont en recul autour de 13%. Au même titre d’ailleurs que les ultra-Brexit de l’europhobe Nigel Farrage, tombé à 3 %. Il y a une ambiance assez particulière dans cette courte campagne. Avec à la fois de fortes tensions et aussi une certaine forme d’apathie.
En face des conservateurs, les travaillistes n’ont pas vraiment de chance de remporter le vote. Du moins si l'on en croit les sondages. Même si l’écart s’est réduit. Le problème résulte en la personne du leader travailliste, Jeremy Corbyn. Même s’il a promis de renégocier un nouvel accord avec l'Union européenne, avec un nouveau référendum, où serait aussi offerte la possibilité de voter en faveur du maintien dans l'UE.
Il n’a jamais été très clair sur le Brexit et cumule au moins deux handicaps: un programme très à gauche avec des hausses d'impôt pour les plus riches, et des nationalisations. Mais également une personnalité controversée. Dans l’hypothèse ou les travaillistes rattraperaient un peu leur retard, ils devraient compter sur d’autres appuis pour former un gouvernement. Toutefois, il faut savoir que le vote est particulier au Royaume-Uni. Pas de second tour. C’est celui qui obtient le plus de voix qui gagne le siège même s’il ne dépasse pas 50%. On peut être élu avec 20 ou 30% voire moins s’il y a beaucoup de candidats.
C’est pourquoi, dans plusieurs dizaines de circonscriptions, on observe des alliances et des consignes de vote pour élire un candidat pro-Brexit, qu’il soit travailliste, libéral ou autre. Ce qui rajoute de l’incertitude évidement. A noter que les derniers bureaux de vote fermeront ce soir à 22h. 650 sièges sont à pourvoir.
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