Industrie, hôtellerie, restauration, industrie, transports... tous les secteurs sont concernés par les difficultés économiques liées à l'épidémie de coronavirus et aux mesures prises pour tenter de la freiner. Hier en Conseil des ministres, le gouvernement a acté les mesures économiques d’urgence annoncées lundi par Emmanuel Macron. Le mot d'ordre : protéger les entreprises et les salariés.
Une première salve de mesures chiffrée à plus de 45 milliards d’euros incluant le chômage partiel, le reports de paiement des charges et taxes pour les entreprises pénalisées par la crise. Un fonds de solidarité de 2 milliards pour les salariés indépendants. L'État se porte aussi garant des prêts des entreprises à hauteur de 300 milliards d’euros. Des mesures "intéressantes pour favoriser le maintien de l'activité sur notre territoire", selon la directrice générale de l'Union patronale de Charente Véronique Brouillet.
Des chiffres qui peuvent sembler démesurés. "Il faut faire attention à ces sommes", prévient Éric Heyer. Les 300 milliards de garantie, "ce n'est pas de l'argent qui sort des caisses de l'État, c'est une garantie et il fort probable que cette garantie ne soit pas utilisée". Quant au plan de 40 milliards mensuels, pour "quasiment 70% ce n'est pas de l'argent qui va être dépensé, dans un premier temps, c'est juste des reports d'un certain nombre d'impositions".
TPE / PME et grandes entreprises ne sont pas soumises aux mêmes difficultés. "Le gouvernement a prévu deux grands axes d'action, explique l'économiste Philippe Crevel, un fonds de solidarité pour les TPE / PME qui voient leur chiffre d'affaire disparaître du jour au lendemain." Il s'agit de "mesures très ponctuelles pour permettre aux personnes qui y travaillent de continuer à vivre".
Du côté des grandes entreprises, qui doivent continuer à verser des salaires, payer leurs fournisseurs et leurs sous-traitants : "là ce sont des facilités des banques, des crédits de trésorerie qu'il faut organiser".
"Si les entreprises stratégiques importantes étaient menacées, souligne Philippe Crevel, il y aurait la possibilité pour les pouvoirs publics de les nationaliser." La nationalisation, comme "arme ultime pour éviter des faillites en cascade ou selon un jeu de dominos" : c'est un tabou de l'économie française qui est en train de tomber.
Si nationalisation il y a, ce serait de façon temporaire. Ce que souligne Éric Heyer : "Une nationalisation partielle pourrait permettre de limiter la casse, au moins temporairement."
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