Des riverains militent contre le projet de parking de Fondacio sur le site de l'Esvière

A Angers, des riverains s’opposent à un projet de parking sur le site de l’Esvière, près de l’ancien évêché. Ils ont déjà envoyé une cinquantaine de cartes postales à la mairie pour demander l’annulation de ce projet.

 

Installées sur ce site de trois hectares depuis 1871, les sœurs franciscaines de Sainte-Marie-des-Anges en ont fait don à Fondacio en 2019. Ce mouvement chrétien y avait déjà installé son institut de formation, l’Iff Europe, en 2005.

 

Un parking de 80 places

 

Fondacio compte investir 5 millions d’euros pour pouvoir accueillir deux fois plus d’étudiants. Objectifs : rénover la chapelle, construire un hall d’accueil de 300 m² et de nouvelles salles de cours, et végétaliser l’entrée du site, rue de l’Esvière.

 

 

Pour libérer cet espace, une cour en bitume où se garent les voitures, Fondacio compte créer un parking de 80 places en bas du parc, accessible depuis le quai du Roi-de-Pologne.

 

Un projet "inutile" pour les riverains

 

Mais ce projet n’est pas du goût de Christophe Arnaud, le président du conseil syndical de la résidence Faidherbe-Pologne. Cet immeuble de 23 logements jouxte le parc de l’Esvière.

 

« D’abord, parce qu’il y a la destruction de cet espace végétalisé, dans une ville qui prône la protection du végétal, explique-t-il. Ensuite, dans une époque où les voitures doivent être exclues du centre-ville, je ne comprends pas qu’on leur laisse autant de place. »

 

« Des parkings, il y en a tout autour, donc il n’y a pas besoin d’un parking supplémentaire, poursuit Christophe Arnaud. En plus, il sera très peu accessible, parce qu’il y a vingt mètres de dénivelé, avec un escalier assez pentu pour accéder aux bâtiments en haut du site. »

 

"On végétalise plus qu'on goudronne"

 

« Ce parking n’occupera que 20 % du parc, il sera paysager, avec des treilles au-dessus pour cacher les voitures, et aucun arbre ne sera enlevé », précise Pascal Michel, le directeur du site de l’Esvière.

 

Pour lui, le bilan global est positif. « Quand on enlève 4 000 m² de goudron (à l’entrée du site, NDLR), qu’une partie du parking sera végétalisée, et qu’on crée peut-être 1 000 m² de parking où le sol va être en dur, je n’ai pas l’impression qu’on dénature le parc. »

 

Les opposants prêts à aller en justice

 

Pour Sœur Annie, supérieure provinciale de la congrégation de Sainte-Marie-des-Anges, qui a préservé ce parc pendant 150 ans, il n’y a pas de problème. « Le projet de parking était nécessaire. Certes, il est en bas du jardin, mais il fait face au parking des opposants, qui restera goudronné, alors que le nôtre sera paysager », assène-t-elle.

 

En juin 2021, les opposants ont distribué, dans les boîtes aux lettres du quartier de La Blancheraie, près de 2 000 cartes postales à envoyer à la mairie pour dire non au parking. Elle en a reçu une cinquantaine. Si la mairie accorde le permis de construire à Fondacio, les opposants se disent prêts à déposer un recours.