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Deux ans de mandat pour Emmanuel Macron : "Les gilets jaunes ont modifié totalement sa manière de gouverner"

Un article rédigé par Étienne Pépin et Rémi Liechti - RCF,  - Modifié le 7 mai 2019
​Johann Fourmond est conseiller spécialisé en communication politique. Il analyse pour RCF les deux premières années du mandat d'Emmanuel Macron.
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Il y a tout juste deux ans, le 7 mai 2017 Emmanuel Macron était élu président de la République avec 66% des suffrages face à Marine Le Pen… Élu à 39 ans, Emmanuel Macron est le plus jeune président de la Vème République. Il se donne alors comme ambition de redorer la fonction présidentielle après le mandat de François Hollande marqué par de nombreuses crises de confiance des français.

Dès le soir de son élection il donne à sa fonction une dimension symbolique forte en célébrant sa victoire avec ses partisans au Louvre. La première année de son mandat est marquée par ce qu’il appelle lui-même une présidence jupitérienne. 

les débuts jupitériens

Avant même le début de son mandat, il y a pour Johann Fourmond des éléments importants à noter dans la campagne présidentielle du candidat Macron. Une campagne que Johann Fourmont qualifie de "pro-journalistes" et "pro-communication" qui lui a assuré une bonne presse.

Cependant, au début de son quinquennat, Emmanuel Macron a choisi une stratégie opposée à celle de François Hollande, qui était en contact direct avec beaucoup de journalistes. Le président nouvellement élu a décidé de couper court à tout contact avec la presse et de créer une distance importante entre lui et les journalistes, une stratégie vite qualifiée de "jupiterienne" qui n'a pas été comprise par les médias, tant elle contrastait avec son comportement pendant la campagne présidentielle.

Pour Johann Fourmond, cette décision a été prise pour "resacraliser" la fonction présidentielle, afin d'éviter les erreurs commises par François Holande qui ont éventuellement conduit à la publication de l'ouvrage "Un président ne devrait pas dire ça" de Gérard Davet et Fabrice Lhomme.

 

"Il s'est dit que mettre de la distance avec la presse qui est un quatrième pouvoir allait lui permettre de mieux s'asseoir dans son nouveau poste de président de la République."

 

Mais face à une baisse de popularité importante, à une grande crise sociale et à l'énervement de la presse,  Emmanuel Macron s'est retrouvé forcé de changer de communication, et ce de deux façons.
 

Le tournant des gilets jaunes et du grand débat

Il y a tout d'abord eu la mise en place du grand débat, qui s'est révélé être une forme de communication directe avec le public, notamment avec des réunions de plusieurs heures.  Deuxièmement, le président de la République s'est remis à parler aux journalistes, avec sa première conférence de presse en deux ans le 25 avril dernier. 

Cependant, selon Johann Fourmont, ce changement de stratégie médiatique et le renouvellement de la quasi-totalité de son équipe ne s'accompagne pas d'un changement politique, Emmanuel Macron refusant toujours de dévier de son fameux "cap" qu'il a prévu pour son quiquennat. 

Plus jeune président de la Vème République, Emmanuel Macron n'a pas eu "le temps de ses aînés" qui ont pu se forger une expérience dans les cabinets ou dans les ministères et il a du "apprendre sur le tas", estime le conseiller en communication. 

 

"Les gilets jaunes ont modifié totalement sa manière de gouverner"

 

La crise des gilets jaunes a été un tournant dans le quinquennat d'Emmanuel Macron "rien ne sera plus jamais comme avant", ajoute Johann Fourmond, qui estime que cette crise a obligé le président à se montrer beaucoup plus direct et pédagogue avec le public et les journalistes.

Est-ce que cette crise pourrait aboutir à un changement instiutionnel ? De ce côté Johann Fourmond estime que la constitution de la Vème République est "sufisamment moderne" pour faire face aux enjeux du XXIème siècle, malgré un pouvoir présidentiel très "monarchique" sur lequel Emmanuel Macron ne reviendra pas.  

Vous pouvez retrouver l'interview de Johann Fourmond par Etienne Pépin dans son intégralité ici : 


 

 

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