"Dilili est une petite fille qui vient de Nouvelle Calédonie. Cela se passe à la Belle Epoque. Elle est venue grâce à un village indigène recomposé dans un parc de Paris. Elle va mener une enquête sur une chose terrible, des enlèvements de petites filles à Paris. Elle va suivre une enquête. On essaie de la capturer" explique Michel Ocelot. Va-t-elle y arriver ? Vous le saurez en allant voir ce film !
"Des enfants comme cela, j’en ai déjà rencontrés. C’est pas si artificiel que ça. Dilili est élevée par une grande institutrice, Louise Michel. Ensuite elle passe cinq mois intimes avec une comtesse du Faubourg Saint Germain. Elle assimile tout cela. On ne lui a pas appris à mal parler. Elle ne sait parler que très bien. On a beaucoup répété pour avoir une diction parfaite. On est allé à la chasse aux liaisons qu’on oublie. Et elles y sont toutes" ajoute le cinéaste.
Trois femmes, telles des bonnes fées, se penchent sur Dilili durant le film. Sarah Bernhardt, Marie Curie et Louise Michel. "Elles représentent des personnages fascinants qui font bien leur métier. Elles aiment aussi leurs différences. C’est extraordinaire de pouvoir parler à une femme politique qui n’a jamais cédé sur quoi que ce soit, qui fait peur aux autorités. Toutes ces personnes sont au même niveau, très haut, car elles font bien ce qu’elles font" précise Michel Ocelot.
Il n’y a pas que des femmes dans ce film. Dilili va croiser beaucoup d’hommes, dont des hommes célèbres : Pasteur, Picasso, Proust. Une sorte de panthéon. "C’est un feu d’artifice, un bouquet. Ce sont ceux qui m’encouragent. Quand je vois la maltraitance des femmes en France et dans le reste du monde, il y a de quoi désespérer. Mais quand je vois tous ces gens qui ont bien fait leur boulot, cela m’encourage. Et je voulais tous vous les montrer" lance le réalisateur.
L’Unicef s’est associé au film pour défendre la cause de toutes les petites filles dans le monde. "Tantôt on dit que c’est un film politique, tantôt poétique. Moi je fais mon boulot le mieux possible, comme les gens dont je vous ai parlés. Je ne pense pas qu’on raconte une histoire avec des personnages aussi importants sans ne rien dire. Il faut combattre les hommes qui piétinent les femmes, et célébrer une civilisation où les hommes et les femmes sont ensembles" précise, fustigeant au passage la burka.
A ce sujet, dans le film, Michel Ocelot montre une scène où des petites filles toutes de noir vêtues sont obligées de ramper. Une scène dure pour laquelle le réalisateur a longuement hésité. "J’ai hésité, mais je pense qu’aujourd’hui les gens hésitent trop à dénoncer le mal" conclut-il.
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