La pauvreté concerne près d’un Français sur sept, et pourtant, la question apparaît peu dans la campagne présidentielle. Le Secours catholique a voulu réagir à ce problème.
Je voudrais d’abord exprimer notre solidarité à l’égard du peuple ukrainien. Depuis le déclenchement de cette guerre, de nombreux civils ont besoin d’aide humanitaire en Ukraine comme dans les pays voisins où ils cherchent refuge. Avec nos partenaires du réseau Caritas, nous sommes mobilisés pour faire face à cette urgence. Nous aurons l’occasion d’y revenir. Mais hier, à côté de la Une consacrée à l’Ukraine, La Croix titrait: "Trois personnes accompagnées par le Secours catholique interpellent les candidats à l’élection présidentielle".
Claire était infirmière libérale. Elle avait une vie toute tracée, une maison, une voiture ; mais à la suite d’un accident vasculaire cérébral elle est tombée dans la grande précarité. Elle connaissait la misère sociale dans son travail, mais que c’était abstrait et elle nous dit : "Tant qu’on a pas eu son frigo vide, on ne s’en rend pas compte".
Fulbert quant à lui est arrivé en France en 2013 fuyant la guerre civile en Centrafrique. En grande précarité et sans logement, il nous dit sa fierté d’avoir retrouvé sa famille et un travail comme chauffeur VTC : "Je travaille beaucoup, ça nous permet de vivre. On est encore fragiles, mais on ne dépend plus de colis alimentaires".
Enfin Gisèle est mère de 4 enfants, elle vit dans la pauvreté depuis plusieurs années. Elle témoigne : "souvent, on n’a plus rien le 15 du mois. Et c’est de pire en pire car tout augmente, la nourriture, l’essence, les vêtements... sauf le RSA!".
Tous les trois sont aussi des bénévoles engagés. Ils ont été invités à la rédaction de La Croix ; ils ont pu partager leur quotidien avec les journalistes, exprimer leurs attentes.
Je retiens trois choses de ce qu’ils ont dit. Bien sûr, ils nous parlent de pouvoir d’achat ; parce que c’est nécessaire "pour qu’on puisse vivre mieux", nous dit Gisèle. Mais ils nous parlent aussi de dignité. Et pour cela, Claire nous dit qu’il "faut aider les gens à retrouver un rôle dans la société", notamment par des formations adaptées. Fulbert, propose quant à lui que les gouvernants aient une personne pauvre comme référent pour pouvoir "prendre la température" et éviter de "prendre de mauvaises décisions". Cela fait écho à ce que dit Claire : "Pour les politiques, la pauvreté, ce sont des statistiques. On dirait qu’on est des chiffres, pas des humains".
Oui, pour imaginer les solutions aux problèmes que ces femmes et ces hommes rencontrent chaque jour, on ne peut pas faire sans eux. Alors, allez à leur rencontre dans ce numéro spécial sorti hier en kiosque ou sur la-croix.com.
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