Le mouvement des stylos rouges découle d'un véritable déficit de reconnaissance pour les enseignants. "C'est un sentiment de solitude et de dévalorisation". Seulement 5% des enseignants considèrent aujourd'hui que leur métier est valorisé dans la société.
Le mythe de l'ascenseur social par l'école est terminé. Aujourd'hui, ce système ne fonctionne plus. "On attend trop de l'école",explique Marc Vanesson. "On pense que tout se joue par le diplôme". En réalité, l'entreprise, la valorisation des talents divers, jouent aussi un rôle. "La pression est malsaine, on pense que l'école équivaut à une sélection pour une guerre économique à venir entre les individus".
La nouvelle réforme du bac engage les élèves à choisir entre plusieurs matières. "Il faut avoir les moyens de le faire", souligne Christine Rossignol. "La réforme est éclatée, pas assez structurante. Elle demande un soutien des parents, derrière, qui n'est pas forcément existant".
D'autre part, cela implique que les élèves se posent précocément certaines questions sur leur avenir. "On ne choisira pas son orientation la veille de la clôture de Parcoursup". Par conséquent, il faut une réflexion sur comment éduquer les jeunes à l'orientation, à faire des choix. Leur permettre de comprendre en quoi un choix posé sur une spécialité aura un caractère déterminant sur ce qu'ils feront plus tard.
Si la réforme s'appelle "Pour une école de la confiance", Christine Rossignol dit n'avoir pas saisi comment la réforme pense la construire, dans le texte. "Il faut accepter que l'enseignement soit un métier du social et de l'éducatif".
Ainsi, il est nécessaire d'accompagner les enseignants, pas seulement en formation initiale. "Le souci, ce ne sont pas les outils techniques, mais davantage la posture et la place de l'enseignant".
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