Voilà un mot qu’on ne trouvera ni chez Racine, ni chez Chateaubriand, et qui aujourd’hui fait presque partie du vocabulaire de base. Impossible de lui échapper, il semble bien que comme le mot citoyen, ce soit l’un des mots phares de ce début de XXIe siècle, et de fait, le confinement en faisant réapparaître un ciel pur et une vie animale n’a pas manqué d’en relancer toute la force. Et sans être ancien, le mot n’est pas pour autant tout récent.
Contrairement à ce qu’on pourrait attendre, il ne date pas du XXe siècle, mais du XIXe siècle. C’est à un biologiste allemand, Ernst Haeckel, qu’on le doit. Celui-ci, né en 1834, fut en effet le premier à faire connaître les idées de Darwin en Allemagne. Ernst Haeckel fut d’abord médecin puis professeur d’anatomie comparée. On le considère comme le père de l’écologie, en tant que discipline étudiant les rapports entre un organisme et son environnement et il fut donc le créateur du terme même d’écologie, en partant du grec oikos, signifiant la demeure, l’habitat, et le mot grec habituel logie, discours, science. Pour lui l’écologie, qu’il écrivait oeco, désignait l’étude des relations unissant les organismes vivants. C’est dans la préface d’un ouvrage paru en 1867 qu’il introduisit ce nouveau mot. Mais en fait, le terme écologie est resté longtemps un terme de spécialiste ne dépassant pas le cercle des biologistes. En réalité, c’est dans les années 1968, à la faveur d’un mouvement de retour à la nature, rappelez-vous, on parlait alors des moutons du Larzac, que le mot a pris son essor auprès du grand public. En 1964, était aussi attesté l’adjectif écologiste, et dans un journal bien aimé, La Croix, le 7 janvier 1970, on attestait par écrit du nom « écologiste » à travers l’évocation d’un « corps d’écologistes conseils ». C’est d’ailleurs aussi en 1970 qu’apparaissait également l’abréviation « écolo » tantôt sympathique tantôt goguenarde, mais de plus en plus prise au sérieux, au point de faire naître des partis politiques. Ce qui me fait penser à une définition dénichée dans les mots croisés.
Etait en effet proposé dans les année 1990 : « Vert, avec des nuances ». Oui, vert c’est bien la couleur de l’écologie, et c’est bien naturel qu’il y ait des nuances. On imagine mal l’écologie en noir-charbon ou pétrole. Mais vert de rage devant une marée noire ou vert tendre en entendant les petits oiseaux lors du confinement.
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