L’économie sociale et solidaire est définie par la loi depuis 2014. "Ce sont des associations, des mutuelles, des fondations, des coopératives, mais aussi des entreprises commerciales qui répondent à un défi, une problématique sociale, environnementale, éducative" explique Christophe Itier, Haut-Commissaire à l’économie sociale et solidaire, chargé de l’innovation sociale. En France, cela représente 200.000 entreprises, et pas moins de deux millions et demi de salariés. En clair, l’économie sociale et solidaire représente un poids non négligeable dans l’économie de l’Hexagone.
"Toutes ces structures ont un impact social et environnemental. Ce n’est pas tout et n’importe quoi. C’est défini par la loi selon des critères de lucrativité limitée, de gouvernance démocratique, d’échelle des salaires, et le service d’un objet social unique qui est la résolution d’une problématique sociétale" ajoute Christophe Itier, qui a contribué au développement d’une stratégie nationale de développement pour l’économie sociale et solidaire.
Christophe Itier ne serait pas défavorable à un ministère élargi pour l’économie sociale et solidaire. Une idée que l’intéressé justifie par le fait que l’ESS se développe de plus en plus. "C’est 24% de création d’emplois en plus sur ces dernières années là où le secteur privé traditionnel n’en crée que 3%" lance-t-il. Et par le fait que de plus en plus d’entreprises s’investissent dans ce domaine, notamment grâce à la loi Pacte.
A l’écouter, le gouvernement dans son ensemble y est favorable. Même si Christophe Itier précise que l’économie sociale et solidaire n’a pas besoin de l’Etat pour exister. "Il y a la puissance publique qui doit exercer un rôle en matière de solidarité, il y a les entreprises qui créent de la richesse, et il y a cette économie qui doit essayer de trouver des solutions là où parfois nos politiques publiques sont en échec" précise-t-il.
Le Haut-Commissaire à l’économie sociale et solidaire affirme aujourd’hui que les valeurs de l’économie sociale et solidaire déteignent de plus en plus sur les entreprises privées. Et il est assez optimiste par rapport au social washing, ou au green washing, dont certaines boîtes abusent pour se donner bonne conscience. "Celles qui pratiquent le social washing ou le green washing montrent qu’elles ont compris qu’elles ne pouvaient plus rien en dire. Un jour où l’autre les parties prenantes viendront challenger ces politiques insincères, et elles seront obligées d’y mettre de l’efficience" conclut-il.
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