A l'approche de l'hiver, les plans de sobriété énergétique se multiplient dans la région. Les maires font la chasse au gaspillage pour contenir la hausse de leurs factures énergétiques alors qu'elles augmenteront encore de 15% en 2023.
Le casse-tête commence pour les maires. Ils sont obligés de réduire leurs factures de gaz et d'électricité pour ne pas exploser leur budget. A Lille par exemple, la température des piscines est revue à la baisse, deux degrés de moins dans et hors de l'eau. Idem pour la température des bureaux, des salles de sport et des musées de la ville. "On vise une baisse de notre consommation de 7% et un million d'euros d'économie" espère Audrey Linkenheld, adjointe à la transition écologique.
Dans d'autres communes c'est l'éclairage public qui est mis à l'arrêt quelques heures dans la nuit. Les dépenses d'énergie représentent en moyenne 5% du budget des municipalités. Dans les petites communes ces mesures sont déjà en place depuis plusieurs années parfois. "Les maires n'ont pas attendu 2022 pour rénover les bâtiments ou changer les ampoules de nos lampadaires " explique Frédéric Leturque, président de l'association des maires du Pas-de-Calais. Dans sa ville d'Arras, 5 millions d'euros seront dépensés dans les deux ans pour changer l'intégralité des ampoules de l'éclairage municipal pour des LED, plus économes en énergie.
Un service public dégradé ?
"On essaie de prendre des mesures qui impactent le moins possible la qualité des services municipaux. Mais un effort est demandé à tous. Il faut accepter qu'il fasse plus froid dans la piscine ou dans les bureaux municipaux" admet Audrey Linkenheld. Les solutions plus ou moins radicales des communes auront à coup sûr un impact sur l'offre de service public. Certains équipements sont simplement mis à l'arrêt comme le hammam et le sauna de la piscine plein sud à Lille.
A Armentières, les enfants n'iront pas à la piscine. Le bassin géré par l'entreprise Vert-Marine a fermé ses portes au début du mois face à l'explosion de la facture d'électricité. Une fermeture assumée et soutenue par le maire de Nieppe, Roger Lemaire, membre du syndicat de gestion de l'équipement. " Face à la hausse du prix de l'électricité, on est obligé d'arrêter certaines productions de service public. Il aurait fallu tripler le prix d'entrée pour amortir le coût. Personne n'aurait payé cinquante euros pour sa séance de natation" justifie-t-il.
Un risque de faillite
Toutes ces mesures risquent de se prolonger voire de s'intensifier dans les prochains mois. La première ministre, Elisabeth Borne a annoncé le 14 septembre que les prix du gaz et de l'électricité augmenteront encore de 15% au début de l'année 2023.
200 maires de l'Oise lui ont d'ailleurs adressé une lettre ouverte. Cette lettre alerte sur le risque de banqueroute des grandes agglomérations et des municipalités de taille moyenne. Elles ne bénéficient pas du bouclier tarifaire et réclame son élargissement. A l'initiative du maire de Laigneville, la lettre a été signée par les maires de Beauvais, Compiègne et Noyon.
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