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Éducation affective, relationnelle et sexuelle, comment parler du consentement ?

Éducation affective, relationnelle et sexuelle, comment parler du consentement ?

Un article rédigé par Thierry Weber - RCF Lyon, le 21 février 2025 - Modifié le 21 février 2025
Tempo · Le podcast d'actualité de RCF LyonÉducation affective, relationnelle et sexuelle : comment parler du consentement ?

Depuis 2001, l'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (EVARS) est obligatoire : 3 séances par an, de la primaire au lycée sont prévues par la loi. Selon les dernières estimations, seulement 15 % des élèves d’une classe d'âge ont pu bénéficier de ces cours. Malgré de vives polémiques, un nouveau programme devrait être appliqué à la rentrée 2025, dans lequel une notion semble faire consensus : le consentement.

Consentir, dire oui, dire non et l'entendre peut sembler à première vue élémentaire. Mais derrière ce terme se cachent paradoxalement beaucoup de non-dits, de scandales, et des vies brisées. Alors comment parler du consentement aujourd’hui, notamment aux plus jeunes ?

Le point dans cet épisode de Tempo, avec :
- Fanny Vella, illustratrice lyonnaise,
- Yzabel Blervaque, infirmière, conseillère conjugale et fondatrice du réseau R2i “Aimer et être aimé”,
- Candice Barret, fondatrice de la structure La Puce à l'Oreille, spécialisée sur la question du genre, et intervenante en milieu scolaire,
- Marie-Charlotte Garin, députée écologiste de la 3e circonscription du Rhône.

Fanny Vella, illustratrice lyonnaise © Thierry Weber - RCF Lyon Fanny Vella, illustratrice lyonnaise © Thierry Weber - RCF Lyon

« Le consentement, c'est donner son feu vert, de manière enthousiaste et éclairée. C'est aussi avoir conscience de ses propres limites, de savoir les poser et les faire savoir à nos amis, nos familles et nos partenaires » propose, comme définition du consentement Candice Barret, fondatrice de la structure La Puce à l'Oreille, et intervenante en milieu scolaire. Car pour bien parler du consentement, il faut d'abord le définir. D'autant que le consentement ne s'utilise pas que quand on parle de relations sexuelles, mais dans tous les rapports humains

Un message qui peut passer par différents moyens. Derrière sa tablette graphique, Fanny Vella peaufine la nouvelle édition de son ouvrage « Et si on changeait d'angle ? ». Un livre, qui met en scène des situations généralement vécues par des enfants en mettant des adultes à leur place : « pour montrer l'absurdité de certains rapports qu'on peut avoir avec certains enfants » explique l'illustratrice lyonnaise. On y voit une femme, forcée par son mari de se faire percer les oreilles, indiquant par son expression de visage qu'elle n'a pas envie, avant que son mari n'affirme qu'elle sera toute jolie une fois ses oreilles percées (voir photo). 
 

Apprendre aux enfants qu'ils peuvent dire non 

A travers ses dessins, Fanny Vella essaie de faire changer les choses, pour notamment montrer aux enfants qu'ils ont le droit de dire non, alors qu'on les a habitués à dire oui. C'est ce qu'elle a voulu transmettre dans un autre ouvrage : Maëlle n'ose pas dire non, un livre « que j'aurais aimé lire quand j'étais petite » précise celle qui est aussi maman.  

Une éducation au consentement, qui se fait par les livres, à la maison, à l'école, comme un prolongement ou une initiation aux séances d'éducation à la vie affective relationnelle et sexuelle (EVARS) dispensée du CP à la terminale depuis 2001. 

Les premiers préliminaires, c'est de parler ! 
 

Depuis plusieurs années, Yzabel Blervaque intervient en classe, avec ses différentes casquettes d'infirmière, de conseillère conjugale, et de sexologue. Elle anime une séance de questions réponses : « Alors, c'est quoi les autres règles pour être consentant ? » : « que ce soit libre », « pas sous la contrainte », « que ce soit actualisé » répondent les élèves d'une classe de seconde d'un lycée de la métropole lyonnaise. « Exactement, le oui que je dis aujourd'hui n'est pas valable pour toute la vie, vous voyez ce que je veux dire ? » abonde l'intervenante. 

« L'âge de l'adolescence c'est là où y'a tout le bombardement hormonal, pulsionnel et en fait ils sont un peu débordés par tout ça » précise Yzabel Blervaque une fois la séance terminée. « Le problème c'est qu'aujourd'hui il est (le consentement, ndlr) altéré par les images pornographiques où en fait on a l'impression que la femme dit non mais en fait elle dit oui, et en fait, on brouille un peu tous les messages» . 

Pour une meilleure compréhension, la fondatrice du réseau d'intervenants « Aimer et être aimé » aborde la notion du consentement comme un processus : « C'est pour ça qu'il est important, je vous le redis, de mettre en place l'intimité du cœur avant l'intimité du corps, et de bien s'entendre sur ce qu'on attend, et pour ça il faut passer par une parole où on est libre de pouvoir dire qu'est-ce que j'aime, qu'est-ce que je n'aime pas » avant de poursuivre sans détour « Certains élèves me disent : "pour baiser il faut parler" ? Eh bah oui ! »
 


Passer d'une culture du viol à une culture du consentement 

Parler du consentement, c'est aussi faire changer les choses au plus haut niveau, celui de la loi. Depuis plusieurs mois, Marie Charlotte Guarin, députée de la 3e circonscription du Rhône se bat pour faire inscrire la notion de consentement dans la définition pénale du viol : « La culture du consentement c'est remettre le respect mutuel et la communication aux cœurs des interactions humaines [...] mettre le consentement dans la loi, c'est montrer qu'en tant que société, c'est une valeur que nous voulons protéger, et que le viol, n'est pas une relation sexuelle, un viol c'est un acte de domination et de violence ». 
 

Tempo · Le podcast d'actualité de RCF Lyon
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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