Cette décision était attendue. "Nous l'avions beaucoup attendue et préconisée depuis plusieurs semaines. Nous savions que s'il fallait prêter attention à la question de la santé physique, il fallait aussi faire attention à leur santé et leur bien-être psychologique. Car ce contexte risquait d'avoir une incidence sur leur bien-être au quotidien" explique Romain Gizolme, Directeur de l'AD-PA (Association des Directeurs au service des Personnes Âgées).
Pour ce dernier, cette décision va dans le bon sens. "L'annonce a été soudaine mais les structures vont y faire face et mettre les choses en place. Il faut que les familles fassent preuve d'indulgence et d'un peu de patience, car c'est un peu long à organiser. Les visites doivent se faire dans le cadre des règles et des gestes barrière. Cela demande de l'organisation. Tout cela doit se faire de façon responsable et efficace" ajoute-t-il.
En clair, ce n'est pas demain que l'on pourra prendre nos parents ou nos grands-parents dans nos bras. "Les visites se feront par deux personnes maximum. Cela va mobiliser des ressources supplémentaires. Et il faudra respecter les gestes-barrière : porter un masque, se laver les mains, accepter que la température soit prise, pas de d'embrassades etc" lance-t-il.
On connaît aujourd'hui les conséquences de ce confinement sur les personnes âgées en EHPAD. "Nous avions demandé à ce que le CCNE soit saisi sur les modalités du confinement pour les personnes âgées. Nous savions qu'après quelques semaines, que le risque d'un repli sur soi, de troubles dépressifs se développe. Nous avions beaucoup milité pour qu'il y ait des adaptations telles que le préconisait le CCNE" rappelle-t-il.
"Il y a trois mois, personne ne connaissait le virus. Nous apprenons tous en avançant tous les jours. Nous savons également que le virus est particulièrement virulent pour les personnes âgées. Nous commençons à disposer d'équipements qui nous permettent d'être mieux armés. Ce virus est encore très virulent. Nous ne sommes pas à la fin de l'épidémie. C'est pour cela que les visites devront se faire dans les conditions les plus strictes" précise Romain Gizolme.
Le quotidien Libération pointait du doigt les carences de groupes privés gestionnaires d'EHPAD, plus occupées à gérer leurs bénéfices que la protection de leurs résidents. Une information que ne confirme pas Romain Gizolme. "Le virus n'attend pas le statut de la structure pour savoir s'il va engendrer des victimes ou pas. Il y aura un temps de bilan. Il n'y a pas plus ni moins de négligences que dans d'autres structures. Laisser penser que les décès seraient causés par des négligences de professionnels c'est leur faire un mauvais procès" conclut-il.
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