A 25 jours du premier tour des élections présidentielles, le Secours catholique a voulu savoir ce que pensent les Français sur la pauvreté. Avant même le début de la guerre en Ukraine, nous avions le sentiment les plus pauvres de notre société étaient les oubliés de la campagne de l’élection présidentielle. Alors, comme en 2017, nous avons interrogé 1.500 personnes représentatives de la population française. Les résultats sont rendus publics jeudi 17 mars.
Pour les personnes que le Secours catholique a interrogées, la pauvreté n’est pas une notion abstraite : 49% d’entre elles disent vivre ou avoir traversé une situation de pauvreté ; et 58% craignent d’y retomber. Elles savent donc de quoi elles parlent. Il faut donc les entendre lorsqu’elles nous disent à 86% que le RSA est à un niveau insuffisant pour vivre correctement. Selon elles, il faudrait environ 1.300 euros par mois pour une personne seule pour vivre dignement ; c’est deux fois plus que le RSA.
Le Secours catholique le pressentait. Les Français considèrent que la lutte contre la pauvreté devrait être une grande cause nationale : 86% disent que la pauvreté devrait être un sujet important de la campagne présidentielle ; les 2/3 trouvent que l’on n’en parle pas assez dans le débat politique actuel.
La première préoccupation concerne l’accès à une alimentation de qualité : 87% des personnes interrogées pensent que cela devrait être un objectif important pour les pouvoirs publics. C’est peut-être une conséquence que ce que nous avons tous ressenti tout au long de la crise sanitaire. La deuxième attention porte sur l’accès rapide à un logement digne pour les personnes à la rue ; cela nécessite un investissement massif dans des logements abordables pour les plus pauvres. C’est ce que pensent 85% des personnes. Enfin, 54 % des Français sont favorables à la mise en place d’un revenu minimum garanti à un niveau beaucoup plus élevé pour tous les habitants en situation de pauvreté ; ce revenu minimum garanti devrait être accessible dès l’âge de 18 ans.
Compte-tenu de ces attentes, il n’est pas étonnant que les personnes interrogées considèrent que c’est d’abord à l’Etat de lutter contre la pauvreté : la moitié disent que l’Etat n’en fait pas assez. Nous pouvons aussi nous réjouir que ce sondage témoigne de la générosité des Français. Plus de trois personnes sur quatre disent avoir apporté une aide ou avoir voulu le faire pendant la crise sanitaire. Souhaiter une solidarité renforcée, c’est aussi s’engager personnellement dans la solidarité. Nous appelons donc les candidats à l’élection présidentielle et aux élections législatives à se mettre à l’écoute des Français ; nous leur demandons d’entendre cet appel à une société plus juste et plus fraternelle.
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