ÉLECTIONS 2017 - Jean-Luc Mélenchon, François Fillon, Benoît Hamon, Marine Le Pen... Aujourd'hui, Stéphanie Gallet consacre son émission à Emmanuel Macron et à sa campagne.
Le ralliement de François Bayrou à Emmanuel Macron semble une bonne nouvelle pour celui qui connaissait un certain flottement dans les sondages. Elle est en réalité tout autant décisive que dérisoise - décisive parce que le passage au deuxième tour sera très serré et chaque voix comptera ; dérisoire car Bayrou est un homme seul.
Emmanuel Macron, c'est l'ascension fulgurante d'un homme politique sans aucun ancrage électoral - phénomène assez rare pour être signalé. Effet de la bulle médiatique? Peut-être. Le candidat du mouvement "En marche!" n'est pas avare de confidences sur sa vie privée, et notamment sur son couple qui suscite pour le moins de la curiosité. La séducation, sa façon d'être, aussi bien dans les médias que durant ses meetings. Il a un aspect "romanesque", selon Monique Dagnaud.
Celui que l'on a dit sans programme fait salle comble lors de ses meetings. Il y en a qui restent dehors. Ses "Vive la France!" hurlés à la Porte de Versailles devant plus de 15.000 personnes, samedi 10 décembre ont fait le tour des réseaux sociaux. Un Emmanuel Macron qui visiblement n'a pas peur de l'émotion, de la mise en scène. Sa vie, son histoire, sa grand-mère, tout y passe.
Il n'a pas non plus peur du contact. Laurent Greilsamer identifie chez Macron, une aisance à l'américaine, le tutoiement tout de suite, le regard franc, "une façon de vous mettre à l'aise". Une façon aussi de mobiliser aussi un public qui n'avait jamais assité à un meeting politique de sa vie. Votera-t-il pour lui? Rien n'est moins sûr.
"Le discours qu'il prononce convoque l'avenir, un avenir heureux, qui donne confiance." D'où le titre "Macron l'évangéliste" de l'article signé Monique Dagnaud (paru dans la revue Telos). Le candidat en arrive ainsi à séduire les moins de 35 ans et les plus de 65. Suffisamment "conformiste" pour rassurer, selon Monique Dagnaud, mais assez "transgressif" pour rallier à lui les déçus des institutions partisanes. Ni à droite ni à gauche - le journal Libé titre "L’empire du milieu" (ce 22 février 2017) - il attire un électorat pour le moment instable. "Une opinion en construction", observe Sébastien Maillard.
"Il aura un problème auprès des classes populaires", prévient la sociologue. 29% des bac + 2 s'apprêteraient à voter pour lui ; 17% pour ceux qui n'ont pas le bac. Du côté des catégories socio-professionnelles (CSP), 26% des cadres supérieus ou moyens voteraient pour lui - 9% seulement des ouvriers.
Un public divers, un style à l'aise, une tonalité romanesque... Autant d'ingrédients qui lui ont permis de casser son image de technocrate. Avec une campagne axée sur l'optimisme, il donne l'impression d'être "capable de nous faire passer du monde ancien au monde nouveau", osberve Laurent Greilsamer. Selon lui, Emmanuel Macron est, avec Benoît Hamon, "l'un des seuls candidats en prise avec l'ère du numérique qui s'ouvre".
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