Il ne fallait pas manquer le rendez-vous, et faire oublier la passe d’armes qui donna lieu, en juillet dernier, à la démission fracassante du chef d’Etat-major des Armées, Pierre de Villiers, suite à un profond désaccord avec Emmanuel Macron, sur le budget de la Défense. Il fallait faire oublier les échanges tendus avec les Armées, et les tergiversations au sujet des crédits militaires.
Le président de la République s’est rendu vendredi 19 janvier sur la base navale de Toulon afin de présenter ses vœux aux Armées. Depuis le Bâtiment de Projection et de Commandement (BPC) Dixmude, le chef de l’Etat a renouvelé sa confiance envers les soldats français, et a annoncé ses différentes orientations pour la Défense.
Emmanuel Macron a notamment annoncé la création future d’un service militaire universel. "Il sera mené à son terme. Il entrera à bon port. Il sera conduit par l’ensemble des ministères concernés et pas simplement celui des Armées. Il aura un financement ad-hoc qui ne viendra en rien impacter la loi de programmation militaire" a ainsi déclaré le chef de l’Etat. Ce service national universel pourrait être expérimenté en régions en 2019.
Le président de la République était également très attendu sur la question du budget de la Défense. "Pour régénérer notre modèle d’Armées, pour en garantir l’efficacité, l’adapter à nos enjeux, j’ai avant tout décidé qu’un effort budgétaire inédit serait fait dans le domaine de la Défense. La loi de finances votée par le Parlement s’élèvera en 2018 à 34,2 milliards d’euros, soit une augmentation de 1,8 milliard d’euros par rapport à 2017" a ainsi précise Emmanuel Macron.
L’une des questions en suspens dans le domaine militaire actuellement, c’est le déploiement des Armées en opex. A l’heure actuelle, la France est principalement engagée militairement au Sahel et au Levant, avec les opérations Barkhane et Chamal. Des opérations à plus d’un milliard d’euros, où des soldats fatigués se battent avec du matériel usé. "L’ajustement de la dotation pour les Opex sera réalisé en portant progressivement la dotation qui était fixée jusqu’alors à 450 millions d’euros à 1,1 milliard d’euros en 2020" a annoncé le chef des Armées à ce sujet.
Concernant enfin la modernisation des équipements militaires, Emmanuel Macron a fait le point sur les avancées qui ont déjà été faites en la matière. Il a annoncé également que ces avancées ne cesseraient pas. "Cette modernisation a déjà été entamée avec les frégates et les SNA, les avions de combat et de transport, l’artillerie, les VBCI, les équipements Félin" a ainsi énuméré le chef de l’Etat.
"Mais il ne faut pas se cacher là-aussi : l’héritage des précédentes LPM, les hypothèses de vieillissement qui avaient conduit à retarder le remplacement de certains matériels nous ont conduits dans une situation critique dans certains segments. Le renouvellement accéléré des matériels est donc prioritaire à mes yeux car à côté d’équipements récents et à la pointe de la technologie, certains de vos matériels sont à bout de souffle. Les obsolescences sont criantes et elles peuvent parfois conduire à mettre en danger la vie de certains" a enfin reconnu le président de la République.
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