Les dégradations dans les églises se multiplient en France. Lundi, deux églises de Rennes ont subi des dommages. La semaine dernière, c’est une église du centre de Tarbes près de Lourdes dans les Hautes-Pyrénées qui en a fait les frais. L’évêque de Tarbes et Lourdes, Mgr Brouwet a déploré ces dégradations et a évoqué la possibilité d’équiper les églises de caméras de vidéosurveillance "pour se protéger de ces actes qui commencent à se répéter en France". Pas question en revanche de fermer les édifices religieux.
Dégradations, mais aussi profanations. Le 11 novembre dernier, c’est le tabernacle de l'église de Tonnay-Charente qui a été forcé. Les hosties qu'il contenait ont été répandues sur le sol. Une lunule et sa grande hostie consacrée, destinées à l’adoration du Saint sacrement ont été dérobées. Le droit canon prévoit que l’évêque du lieu puisse fermer au culte un lieu sacré sur la base de deux critères : une « action gravement injurieuse » et « commise au scandale des fidèles ». Le code prévoit qu’un « rite pénitentiel » soit célébré dans un lieu profané pour qu’il puisse rouvrir au culte.
Un édifice religieux du diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron, a lui aussi été la cible d’une attaque spectaculaire début novembre. Un commando a enfoncé la porte de la cathédrale d’Oloron Sainte Marie classée au patrimoine mondial de l'Unesco. Les malfaiteurs ont dérobé les croix, ostensoirs, et calices, une bonne partie du trésor de cette cathédrale. Les causes de ces actes peuvent être variées.
Si l’on s’en tient aux chiffres, le nombre d’actes anti chrétiens a tendance à progresser. 1.063 actes anti-chrétiens ont été recensés au cours de l'année 2018 contre 1.038 en 2017. Plus d’un millier d’actes par an, c’est une moyenne de trois par jour. Un chiffre supérieur aux actes ciblant la communauté juive et musulmane. 541 actes antisémites ont été recensés en 2018 et une centaine d’actes anti musulmans sur cette même période. Pour le père Thierry Magnin, porte-parole de la Conférence des Evêques de France, si ces actes sont graves, il ne faut pas tomber dans la phobie.
Et pendant que certains détruisent les objets de culte, d’autres décident de les restaurer. Amaury Rheinart a 20 ans. Ce jeune étudiant en école de commerce est passionné de brocantes. Il a décidé de racheter des crucifix, qu'il rénove avant de les revendre pour leur donner un nouveau foyer. Car pour lui, ces croix abîmées, abandonnées, sont le symbole d’un monde qui délaisse l'image du Christ. Redonner vie à ces croix est un projet missionnaire et une manière d’être le garant du patrimoine religieux. Plus d'informations en cliquant ici.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !