Au moment où les risques climatiques et les menaces sécuritaire se renforcent, les pompiers sont de plus en plus sollicités. Or, un jugement de la Cour de Justice européenne de février 2018 a estimé qu’un pompier volontaire belge devait se soumettre à la directive sur le temps de travail de 2003. Une décision qui fait planer le spectre de la jurisprudence pour l’ensemble des pays de l’Union. D’où l’inquiétude des sapeurs-pompiers français dont 80% des membres sont volontaires. Les explications du Lieutenant-Colonel Christophe Marchal de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France
Près de la moitié des Etats-membres de l’Union européenne, dont la France, est ainsi susceptible de voir son modèle de secours remis en cause en cas d’application de la Directive européenne sur le temps de travail. Une question qui préoccupe depuis longtemps nos élus du fait que 80% des près de 250.000 sapeurs-pompiers que compte notre pays, sont volontaires.
Soit 195.000 hommes et femmes contre 43.000 professionnels ou militaires. Or, le nombre de volontaires connait une baisse importante ces dernières années, 15.000 de moins en une douzaine d’année. Dans le même temps, le nombre d’interventions ne cesse d’augmenter, passant de 3,5 à 4,2 millions sur la même période. D’où l’importance de valoriser l’engagement des sapeurs-pompiers. C’était l’objectif d’une proposition de loi déposé à l’automne dernier par Bernard Perrut, député LR du Rhône.
Pour faire face à la diminution de nombre de vocations, la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France retient, particulièrement, une idée. C'est ce que rappelle le lieutenant-colonel Christophe Marchal.
Au-delà de la question du recrutement et de la valorisation de l’engagement, une autre, sensible, se pose depuis quelques années, celle de la sécurité des sapeurs-pompiers. La dernière statistique, réalisée par la direction générale de la sécurité civile auprès des services d'incendie et de secours, fait état de 2.280 agressions de sapeurs-pompiers déclarées pour l'année 2016, soit 17,6% de plus qu’en 2015. Elles ont été à l'origine de 1.613 jours d'arrêt de travail. Cela met en exergue la nécessité de porter plainte contre ces agressions dans des conditions de sécurité adéquates. C’est l’objet de la proposition de loi défendue hier au Sénat par Loïc Hervé, sénateur centriste de la Haute-Savoie.
Ces différents témoignages révèlent au moins une chose, le volontariat est indispensable pour assurer notre système de secours et de protection. Actuellement, le nombre de jeunes sapeurs-pompiers et de cadets est de près de 29.000. Mais pourquoi s’engager comme volontaire ? Le lieutenant-colonel Christophe Marchal livre son propre témoignage.
En dépit des violences dont ils sont de plus en plus victimes, les Français plébiscitent les sapeurs-pompiers avec un taux de confiance de 99%, juste devant les infirmières et les urgentistes.
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