Ce jeudi 10 février, à la permanence du parti Europe Ecologie Les Verts, les soutiens locaux de Gironde ont officiellement lancé la campagne à l’élection présidentielle.
Yannick Jadot. C’était le mot sur toutes les bouches à Bordeaux ce jeudi 10 février 2022. Entre EELV, Génération écologie, Génération.s, les soutiens du candidat étaient au complet pour lancer sa campagne.
Rue du Chai-des-Farines, c’était l’occasion pour la majorité écologique de la ville de Bordeaux de faire point sur le déroulement de la campagne : “ Il nous tarde que la campagne elle démarre, enfin !” confie avec sourire le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic. Ce dernier ne cache pas son agacement quant aux sujets abordés ces dernières semaines : “ Jusqu’à présent on a parlé de tas de sujets pas spécialement portés par le candidat Jadot”, avant de continuer avec optimisme : “ Mais je note de plus en plus d’intérêt sur nos problématiques. Il faut que cette campagne s’empare des sujets climatiques. Ces enjeux-là doivent être porté davantage et c'est Yannick Jadot qui est le mieux armé. Le mandat écoulé, c’est cinq ans de perdus pour le climat et l’environnement. Je ne veux pas revivre la même chose.”
Pourtant, les sondages ne décollent pas pour Yannick Jadot avec 4,5% d’intentions de vote. Mais ce ne va pas dire que les français ne se sentent pas concernés par les enjeux environnementaux, au contraire. En effet, selon Frédéric Dabi de l'Ifop dans son livre la fracture met en avant le fait que 72% des jeunes se disent engagés sur le climat et 1 sur 5 serait même prêt à mourir pour le climat”.
Alors pourquoi si peu d’engouement envers le candidat écologiste ? Pour l’ancien avocat, la raison réside dans les thèmes abordés : “ La campagne présidentielle n’intéresse pas car les thèmes ne sont pas intéressants. Les électeurs attendent, impatiemment, qu’on s’intéresse vraiment à leur préoccupation. Il y a bien sûr le pouvoir d’achat, mais dans toutes les études ce qui arrive en tête ce sont les inquiétudes de natures écologiques. Donc je pense que ces sujets vont tomber en puissance, et notre candidat, Yannick Jadot, va également monter en puissance au fur et à mesure du débat présidentielle”.
“Il faut arrêter de parler de la primaire populaire, il faut tourner la page”
Et quand on interroge le maire de Bordeaux sur les possibles réunions secrètes entre l’équipe de campagne de Yannick Jadot et celle de Taubira, il est catégorique, ce ralliement n’est pas la clé de la réussite : “Ce n’est pas un problème de personne. On va la gagner sur des thématiques. On n'attend pas que des personnes se regroupent, on attend surtout qu’il y ait un véritable sérieux. C’est comme ça qu’on gagnera les présidentielles. Ce n’est pas sur des rencontres politiciennes.”
L’élu écologiste va même plus loin en pointant du doigt l’organisation de la primaire populaire qui a investi Christiane Taubira : “On a appelé cela les primaires populaires, mais en faite c’était la primaire Taubira. C’était une façon de propulser la candidature Taubira. Mais je constate que même ça, ça n’a pas marché. La candidature Taubira elle ne décolle pas, donc il faut arrêter de la primaire, il faut tourner la page” avant de finir en confirmant la position de son candidat. Pour lui c’est certain, il ne rejoindra pas la socialiste dans la quête de l’Elysée : “Yannick Jadot est candidat, il a toujours dit qu’il ira jusqu’au bout de sa candidature. Ces espèces d’artifices ça ne l’intéresse pas et ça n’intéresse pas grand monde.”
C’est le sujet qui inquiète bon nombre de candidats à l’élection présidentielle : savoir s’ils réussiront à réunir les 500 parrainages avant le 4 mars.
Côté Yannick Jadot, c’est Nicolas Thierry qui est chargé de recueillir les signatures. Le conseiller régional et président du groupe écologiste, solidaire et citoyen est plus serein : “ On sera évidemment soulagé le 4 mars, mais pour l’instant le rythme de rentrée et de validation au conseil constitutionnel est correct.” A l’heure actuelle, Yannick Jadot compte 325 parrainages. L'eurodéputé EELV, représentant du plus large « pôle écologiste » qui compte des partis alliés, a donc lui aussi les moyens pour être présent au premier tour. Cette confirmation semble plutôt être une question de jours.
Toutefois, Nicolas Thierry est, comme les autres élus présents ce jeudi, pour une refonte du système de parrainages : “ Il faut probablement trouver un système hydrique avec à la fois des parrainages d’élus et de citoyens. Ce qui est sûr c’est qu’il faut réformer le système au niveau du conseil constitutionnel et proposer quelque chose de plus cohérent.”
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