C’est probablement une première en France. Un diocèse reconnaît publiquement devant les victimes et la presse réunie, les violences sexuelles commises par des prêtres et des religieux sur des enfants. Une reconnaissance qui s’est doublée d’une repentance.
"J’ai honte pour mon Église que je représente", a déclaré l’évêque de Luçon Mgr Jacolin dans une rencontre commune, préparée avec un collectif de victimes et qui s’est déroulée ce vendredi. Le moment est inédit, car la situation est inédite. Depuis deux ans, et quelques mois après son arrivée dans le diocèse, le nouvel évêque a reçu personnellement près de 65 personnes et les a écoutées, mais c’est très probablement la partie immergée de l’iceberg car les autorités diocésaines ont connaissance de 43 abuseurs, en grande majorité décédés aujourd’hui.
Y aura-t-il repentance et reconnaissance dans d’autres diocèses en France, ou bien la Vendée reste-elle un cas particulier vu l’ampleur des faits ? "Il faudrait pas extrapoler pour les autres diocèses mais c’est vrai que j’ai voulu faire un acte et ne pas attendre que tous les évêques soient d’accord", assume Mgr François Jacolin.
Un acte courageux pour les victimes. "On a eu le sentiment en tant que victime qu’on était incompris et il a fallu qu’on fasse ce chemin. Donc je lui suis reconnaissant de sa reconnaissance", confie Jean-Pierre Sautreau, l’une des victimes. En Vendée, une plaque-mémorial devrait rappeler dans la cathédrale la souffrance de ses enfants victimes.Il y a plus de 50 ans, entre 1956 et 1976, 32 victimes ont été agressées et/ou violées au Petit Séminaire de Chavagnes, en Vendée, ou lors de journées préparatoires de rentrée. De 1940 à ce jour, l’évêque dénombre 65 victimes de violences sexuelles en Vendée, de la part des membres du diocèse, dont 12 femmes.
Le 22 novembre prochain, une célébration liturgique de repentance ouverte à tous les fidèles aura lieu à la cathédrale de Luçon.
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