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Encadrer l'utilisation des trottinettes électriques

RCF,  - Modifié le 24 juin 2021
Le dossier de la rédactionEncadrer l'utilisation des trottinettes électriques
Les trottinettes électriques et autres grypodes électriques ont envahi les centres-villes. Mais face aux conflits avec les piétons, leurs conditions d'utilisation vont changer.
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Des nouveaux engins de déplacement personnel rapide, trop aux yeux de beaucoup de piétons. En circulant et stationnant sur les trottoirs ces véhicules ont créé de nouveaux conflits d’usage dans l’espace public. Une anarchie due jusqu’ici à un vide juridique mais cela va changer d’ici 4 mois. 

D’ici la rentrée prochaine le code de la route va évoluer pour intégrer ces nouveaux engins de déplacement personnel motorisés. Les EDP dans le langage technique. Rollers, skateboards et trotinettes sans moteur ont le même statut que les piétons. Mais ceux avec un moteur sont encore hors champs. Or, la multiplication de ces nouveaux engins et en particulier ceux en location en libre-service a totalement bouleversé un espace urbain déjà bien encombré. Ajouter aux comportements de certains utilisateurs par vraiment civiques.

Il faut dire que certains des véhicules, en particulier les trottinettes électriques, assez silencieuses peuvent rouler bien au-delà de 25 km/h. Quand un piéton marche entre 4 et 6 km/h. Avec de nombreux accidents à la clé. Ils ont fait bondir l’accidentologie de 23 % en 2018. Et les personnes âgées ou handicapées sont particulièrement vulnérables. Écoutez ce qu’en dit François Vital-Durand, il préside association de mal et non voyants à Lyon.    

Il y a la vitesse et aussi le stationnement anarchique. En libre-service. Ce que l’on appelle aussi le free floating. Il y a pléthore d’opérateur comme Lime, Bird, Voi, Jump, Pony etc… Ces trottinettes se géolocalisent avec un téléphone mobile. Elles se prennent et se posent n’importe où. Et du coup aussi s’accumulent n’importe comment ce qui là aussi irrite particulièrement François Vital-Durand.

Après plusieurs mois de réflexion et de travail en concertation avec les associations et les opérateurs, le gouvernent a décidé de sévir. Des articles de la prochaine loi sur les mobilités seront consacrés à ces nouveaux moyens de déplacement et surtout un décret est en préparation pour modifier le code de la route. Concrètement, les EDP motorisés ne devront pas dépasser les 25/km h.

Surtout ces véhicules électriques seront interdits de rouler sur les trottoirs. Ce ne sera possible que sur les bandes et pistes cyclables quand il y en a et à défaut sur la route limitée à 50km/h. Interdiction de stationner sur les trottoirs s’il y a une gêne. Mais les maires auront la possibilité s’ils le souhaitent de déroger. Du coté de la principale association de piétons on se félicite que l’État agisse enfin. Mais l’aspect dérogatoire pose un problème estime Jean-Paul Le Chevallier porte-parole de 60 millions de piétons.

Dans le nouveau code de la route. Ces véhicules seront interdits aux enfants de moins de 8 ans. Le port du casque sera obligatoire pour les moins de 12 ans et fortement conseillé pour les adultes de même qu’un vêtement réfléchissant.

Il sera aussi interdit de rouler à deux ou de porter des écouteurs. Une amende de 35 euros si vous ne respectez pas les règles de circulation. 135, si vous circulez sur un trottoir sans y être autorisé. 1500 euros d’amende pour un dépassement de la vitesse autorisée.

Les opérateurs de trottinettes en libre-service se préparent à ce changement. Lime annonce ainsi avoir décidé de brider ses trottinettes à 8km/h dans les zones piétonnes de Lyon. À Angers, Pony teste une vingtaine d’engins limités à 20 km/h. Yann Garnier city manager insiste sur l’accompagnement des utilisateurs pour respecter les règles.

Les villes s’organisent aussi et commencent à imposer aux opérateurs des redevances sur ces trottinettes en libre-service. À Paris ou encore Lyon. Enfin si vous voulez circuler en trotinette électrique ou en monocycle, je vous conseille aussi de vérifier votre assurance. Là aussi le flou règne actuellement. Mais certains écologistes critiquent sur le fond ces nouveaux véhicules. Ils dénoncent un greewashing des opérateurs et fabricants. Ces engins, le plus souvent fabriqué en Chine, seraient vite périssables et peu recyclables. À Lyon par exemple un appel à boycotter des trotinettes électriques en libre-service circule depuis plusieurs semaines sur les réseaux sociaux.  
 

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