Depuis le 1er juillet dernier, Florence Dabin est à la tête du conseil départemental de Maine-et-Loire. Elue du canton de Cholet depuis 2008, elle conclut un été studieux passé à « acquérir une parfaite maitrise des dossiers sensibles » sur lesquels elle se veut « exemplaire ». Des sujets épineux qu’elle a accepté de passer en revue ce soir pour RCF Anjou.
La protection de l’enfance est, selon elle, le sujet phare. Durant l’été, la choletaise de 42 ans est allée à la rencontre des familles, des agents mais aussi des adultes, anciens bénéficiaires de la protection de l’enfance. Elle souhaite évaluer les politiques antérieures. « Ce n’est pas parce que j’ai fait partie d’un exécutif -dont je suis solidaire- que cela ne m’engage pas à une évaluation ». Ancienne vice-présidente aux Ressources Humaines, elle entend continuer à augmenter « en quantité un peu plus importante » les recrutements en personnel. Deux vice-présidentes ont été nommé, Marie-Paule Chesneau et Françoise Damas, respectivement à la protection et à la prévention de l’enfance. De plus, le 28 septembre prochain, l’ensemble des élus, opposition comprise, participera à un séminaire départemental, avec l’apport d’un intervenant extérieur, pour s’interroger sur sa propre politique en matière de protection de l’enfance.
Harcèlement et décrochage scolaire
L’autre grand sujet de cette rentrée est bien évidemment l’investissement financier dans les collèges, compétence du département. Florence Dabin a confirmé la création d’un nouveau collège à Beaupréau-en-Mauges. Investissement de 14 millions d’euros dont « on espère qu’il sortira de terre début 2023 ».
La présidente du département souhaite aussi mettre l’accent sur deux sujets importants à ses yeux, « même s’ils ne relèvent pas directement de la compétence départementale », la lutte contre le harcèlement et le décrochage scolaire. A la manœuvre respectivement, les élues Véronique Maillet et Jeanne Behre-Robinson. « Je ne veux plus qu’on laisse un jeune à côté de son chemin de vie, car il ne faut pas oublier que l’on prépare les adultes de demain ».
« Mettre le SDIS 49 dans une philosophie d‘action »
Florence Dabin a décidé également de prendre personnellement, dans un premier temps, la direction du SDIS 49. « J’ai tout d’abord voulu envoyer un signal d’humanité en ne faisant pas appel du jugement de la cour administrative de Nantes dans l’affaire du suicide de la jeune Lauriane Amaglio ». Pour rappel, la jeune femme s’était suicidée en 2016 suite à son licenciement par le SDIS 49, alors qu’elle suivait la formation initiale des sapeurs-pompiers professionnels. Un geste qui a été reconnu par le tribunal administratif de Nantes, le 16 juin dernier, comme « indiscutablement lié » à son travail. « En concertation avec la famille de la jeune femme, j’ai souhaité ce geste d’apaisement après 5 ans de procédure ».
Elle entend aussi répondre à la crise que traverse le SDIS 49 depuis quelques années. Les syndicats reprochent un manque de moyens chronique. La semaine prochaine, elle présidera elle-même le conseil d’administration puis « je rencontrerai l’ensemble des cadres et des organisations syndicales ». « Je tiens à ce qu’il y ait un discours de vérité et de sincérité avec l’ensemble des sapeurs et des volontaires à qui je donnerai les grands axes de ma politique afin que le SDIS rentre dans une philosophie d’action qui sera partagée, je l’espère, avec le plus grand nombre et les organisations syndicales ».
« Une grande injustice »
Celle qui est élue à Cholet depuis 2001 aux côtés de Gilles Bourdouleix a vécu comme une « grande injustice » l’annulation du premier scrutin municipal par le Conseil d’Etat cet été. « Nous avons gagné très légitimement cette élection ». Elle sera d’ailleurs de nouveau sur la liste de la tête de liste de Cholet passion pour le prochain scrutin du 19 septembre, mais avec une délégation allégée. « Il est important de rester au contact du terrain et de plus, je quitte temporairement mon poste d’enseignante ! Ne vous inquiétez pas pour mon emploi du temps » balayant ainsi du revers de la main les potentielles accusations de cumul des mandats…
Indemnités et déclaration d'impôts
Concernant l’enquête menée par le procureur de la République d’Angers concernant un soupçon de trop perçu d’indemnités à la mairie et à l’agglo de Cholet, révélés par l’association Anticor, Florence Dabin n’a pas souhaité réagir. « Les uns et les autres se sont suffisamment exprimés pour que je n’y revienne pas ». En revanche, elle s’est défendue face aux accusations portées par Mediacités. Le media local d’investigation l’a épinglé avant l’été pour ne pas avoir déclaré les bons montants de ses indemnités d’élue à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique. « J’ai fait une erreur » concède-t-elle tout en tenant à rappeler qu’elle paye bien ses impôts et qu'elle ne doit pas un euro à l‘état. « Il faut faire le distinguo entre une feuille d’imposition et une déclaration à la Haute autorité de la transparence de la vie publique qui nous demande d’indiquer les montants que vous percevez. Mon erreur a été de déclarer du net après impôts plutôt que le brut. Attention à ne pas être dans la manipulation, ni des chiffres, ni de l’opinion… Je suis une femme droite qui a un discours de vérité ». Qu’on se le dise…
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