Le mot enfant vient en effet du latin in-faris, in, préfixe négatif, et fari, le verbe parler, ce qui veut donc dire « qui ne parle pas ». « In-fari » décliné a donné en latin infantem, d’où au XIe siècle le passage au mot français « enfant ».
En fait, au départ le mot latin signifie vraiment « enfant en bas âge » qui effectivement ne parle pas, mais existait aussi le mot puer, qui en gros définissait de six à quatorze ans, un mot qu’on retrouve dans « puéril ». Mais puer a été dévoré si l’on peut dire par le mot infantem qui a regroupé les deux âges. Que disent nos premiers dictionnaires à propos du mot « enfant » ? « Jeune garçon ou jeune fille qui est dans l’enfance » écrit Richelet en 1680. Et que déclare-t-il de l’enfance, bien joliment : « L’enfance est le premier & le plus tendre âge de la vie, qui commence dès qu’on vient au monde, & finit à 9 ou 10 ans, mais on l’étend d’ordinaire un peu plus. » Tout est dit. Hélas existe aussi déjà la formule « enfants trouvés » ainsi définis « Pauvres petits enfants qu’on a exposés dans les rues, & qu’on fait élever à Paris dans un lieu particulier. » Et puis aussi, ce triste emploi : « Enfants perdus : Soldats qu’on expose les premiers ». Triste sort ! qui rappelle que les soldats sont de jeunes enfants de la Patrie. Et puis chez Furetière, on trouve d’étonnants détails encyclopédiques.
Furetière évoque « une femme qui mourut âgée de 88 enfants qui avait pu avoir 288 enfants issus de son corps, comme témoigne son épitaphe au cimetière de St-Innocent ». Et d’ajouter que dans l’Histoire Généalogique de Toscane, un Noble « nommé Pichi a eu de trois de ses femmes 150 enfants légitimes & naturels, & qu’il en emmena 48, à sa suite, estant Ambassadeur, vers le Pape & l’Empereur. » Heureusement qu’il n’est pas venu avec les 150… Mais l’évangile selon saint Marc est formel : « Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les empêchez point, car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent. »
Enfin, pour achever la semaine en souriant, voici une définition de verbicruciste, un peu olé olé : « Enfant : fruit qu’on fît. » !
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