Engrillagement de la Sologne : la loi votée par les députés

L'engrillagement massif de la Sologne va-t-il bientôt prendre fin ? On estime qu'environ 4 000 kilomètres de clôtures entravent la forêt solognote et piègent les animaux. Des barrières qui peuvent culminer à 2 mètres de hauteur, et parfois enterrées au sol. Pour mettre fin à ce phénomène, une proposition de loi a été votée le jeudi 6 octobre par l'Assemblée Nationale. Un texte porté par Richard Ramos, député MODEM du Loiret.

À l'unanimité

La proposition de loi a été votée à l'unanimité par les 90 députés qui étaient présents ce jour-là sur les bancs du Palais Bourbon. Parmi eux, François Cormier-Bouligeon, député Renaissance du Cher, qui a fait de la lutte contre l'engrillagement un de ses combats depuis son élection en 2017, et a travaillé avec ses collègues sur cette loi. Le Berrichon l'assure, le texte permettra de faire tomber les grandes barrières : « Toutes les clôtures qui ont été érigées depuis 30 ans dans les forêts de France, et notamment en Sologne, devront disparaître à l'horizon du 1er janvier 2027 » explique l'élu, qui ajoute « Elles devront être remplacées par des clôtures en matériaux naturels, en bois, pas plus hautes que 1m20 avec un espace de 30 cm au sol. »

 

Fin des massacres ?

Des clôtures redimensionnées, de quoi laisser passer les animaux, qui étaient piégés et chassés en masse dans les enclos. Un phénomène plus proche de l'abattage pour les associations et les élus : « Ce n'était pas de la chasse ! » confirme François Cormier-Bouligeon. « Quand vous emprisonnez des animaux, que dans un week-end vous en abattez 50, 150, 300... Sans les consommer derrière parce qu'ils enterrent les carcasses au bulldozer, ce n'est pas de la chasse, c'est du massacre cynégétique, rien à voir avec la chasse. Ce phénomène-là va disparaître. » assure le député.

 

Ce texte, « C'est un grand pas en avant » se réjouit Raymond Louis, Président de l'association des Amis des Chemins de Sologne qui se bat contre l'engrillagement depuis 25 ans. Mais la proposition de loi ne prend en compte que les clôtures d'après 1992 : « Ça ne va pas assez loin, il y avait beaucoup de clôtures qui avaient été installées dans les années 75-80. Ce sont des grands enclos qui vont rester debout. Ils finissent par être des pièges pour les animaux, parce que ça s'écroule un peu à droite à gauche » tempère Raymond Louis. Le Président de l'association des Amis des Chemins de Sologne reste prudent, mais optimiste : « C'est déjà bien, maintenant, il faut que la loi soit appliquée. C'est une petite étape, il y a un long chemin à parcourir encore. »

La balle est dans le camp des sénateurs

Jeu démocratique oblige, place désormais à la navette parlementaire. Le texte doit encore repasser devant le Sénat et être voté dans les mêmes termes que l'Assemblée pour être définitivement adopté. Peut-être dans les prochains mois ou les prochaines semaines, dans le meilleur des cas.