Enquête sur les catholiques de France et les migrants

Le pape a lancé en septembre 2017 une grande campagne de toutes les Caritas du monde, intitulée « Partagez le chemin » qui invite à la rencontre avec les migrants. Pour aider les chrétiens à dépasser leurs réticences vis-à-vis des migrants et mieux les accueillir, quatre mouvements se sont mis au travail depuis plus d’un an :  le CCFD, JRS (Welcome), la Pastorale des migrants (service de la CEF) et le Secours catholique. Ensemble ils ont décidé de travailler dans la durée pour comprendre et dépasser les peurs.

Pour comprendre, il faut connaitre, et une grande enquête a été réalisée auprès des catholiques. Les résultats (en exclusivité dans la Croix aujourd’hui ) sont rassurants puisque la majorité des catholiques sont plutôt favorables à l’accueil des migrants : 61% refusent de fermer les frontières et la moitié d’entre eux a fait un don ou une action concrète depuis un an pour aider les migrants, une proportion élévée, meme parmi ceux qui ss disent hostiles à l’accueil. En dehors des extrêmes, d’un côté 21% qui sont très ouverts (multiculturalistes) et de l’autre, 15% qui sont très fermés (catholiques identitaires), la grande majorité des catholiques sont ambivalents. Comme chacun de nous, la majorité est traversée par le doute et les questionnements sur ce sujet complexe. Ils sont 41%, par exemple, à penser que les migrants font des efforts pour s’en sortir et 71% pensent qu’ils devraient être encouragés à s’intégrer par le travail. Seuls 22% jugent que l’islam est incompatible avec la société française. La majorité (55%) pensent que ce n’est "pas un problème que la majorité des migrants venant en France [soient] musulmans". Néanmoins un tiers des pratiquants se sent en insécurité culturelle et a le sentiment que l’islam occupe une place de plus en plus importante en France.

Une bonne nouvelle : 61% des catholiques sont en accord avec les paroles du pape sur les migrants . Un encouragement pour nos quatre associations et pour l’Eglise à écouter, sans porter de jugement moral ; à construire des outils d’action et des messages pour aider les chrétiens à dépasser ces peurs ; pour aborder cette question migratoire dans nos paroisses et nos communautés de façon sereine et dépassionnée ; un encouragement à favoriser cette culture de la rencontre qui change les coeurs.