ENTRETIEN - Jean-Jacques Aillagon, commissaire général de la biennale des arts de Nice 2022 partage au micro de RCF le choix des Fleurs pour cette nouvelle édition composée de 11 expositions visibles jusqu'au 31 décembre.
Jean-Jacques Aillagon, cette biennale est dédiée aux fleurs. Pourquoi ?
Le thème peut surprendre, tout d'abord, il faut se rappeler que les fleurs sont l'un des plus grands motifs de toute l'histoire de l'art de la Préhistoire à aujourd'hui. Pendant des siècles, les artistes se sont emparés des fleurs. C'est un grand sujet. On se rend compte que le destin et l'image de Nice sont intimement liés aux fleurs.
Les voyageurs, les écrivains, décrivent un paysage fleuri, enchanteur. Quand Nice devient une grande ville de villégiature, on se rend compte que dans les campagnes de promotion de Nice, généralement associée à une femme, et bien cette femme a une surabondance de fleurs. On se souvient aussi que Nice est une grande terre d'horticulture. Il y a une sorte de mariage entre Nice et les fleurs. Dans l'hymne niçois Nissa la Bella, Nice est d'ailleurs qualifiée de Reine des Fleurs (Regina de li flou).
Cette fleur est aussi, encore présente en 2022, dans les rues de Nice, on remarque une abondance. La fleur est une œuvre d'art de la nature ?
La fleur c'est quelque chose de magique, de merveilleux, que l'on associe aux fêtes et parfois aux moments plus tristes de l'existence. C'est l'un des sens de cette biennale que de montrer aussi que les fleurs c'est beau, c'est plaisant, ça embellie l'existence.
Comment avez-vous pensé cette biennale ?
Je l'ai pensée en y associant l'ensemble des musées niçois. On ne peut pas de façon arbitraire, concevoir une programmation seule, ce serait un acte solitaire décevant. J'ai tenté d'associer tous les directeurs, chacun faisant des propositions en fonction de la vocation ou de la personnalité de son musée.
Vous avez voulu un regard des artistes contemporains sur les fleurs.
Tout à fait ! Parce que la représentation, l'usage des fleurs, ne sont pas qu'une affaire du passé. Plusieurs musées dans cette programmation, se tournent vers des artistes de notre temps. La création contemporaine, elle est partout présente !
les hommes se sont pris d'affection pour les fleurs
Qu'est-ce qui nous attire chez les fleurs ?
Nous appartenons au même monde, du vivant. Mais ce sont celles qui sont les plus éloignés et les plus proches de nous par la sincérité, l'humilité de leurs tailles, de leurs formes. On se rend compte que les hommes se sont pris d'affection pour les fleurs. Entre les fleurs et les êtres humains, c'est un très ancien compagnonnage.
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